Des NFT de J.M.W. Turner certifiés par le British Museum
[08/02/2022]
Après le graveur japonais Hokusai, c’est le très romantique J. M. William TURNER (1775-1851) que le British Museum fait entrer dans le web3 avec la complicité de la start-up française LaCollection.io. Les aquarelles de ce peintre peuvent atteindre plusieurs millions de dollars mais la prestigieuse institution britannique donne l’occasion d’acquérir des NFT, plus ou moins rares, de vingt magnifiques dessins à prix beaucoup plus raisonnables.
C’est un des usages les plus originaux de la Blockchain : pouvoir acquérir la propriété numérique d’œuvres qui existent dans notre monde bien réel mais qui sont inaccessibles. En effet, alors que les 20 dessins ne sortiront jamais des collections du très prestigieux musée londonien, les 468 NFT associés à ces œuvres pourront tout au contraire bouger librement et instantanément d’un continent à un autre.
Acquérir un NFT émis par le British Museum, c’est à la fois soutenir cette institution, vivre une nouvelle expérience de collectionneur et posséder un bout de la grande Histoire de l’Art dans le Metavers en pleine construction.
Partager une pièce unique avec un très grand musée
Les vingt aquarelles de Turner léguées au British Museum par l’ancien directeur de Christie’s, R. W. Lloyd, ne peuvent jamais être prêtées, ni exposées pendant plus de deux semaines par an comme le stipulent les conditions fixées par le donateur. Ces petits trésors sont donc voués à rester cachés presque toute leur vie dans les immenses réserves du musée. Heureusement les collections du British Museum sont consultables gratuitement en ligne.
Si l’aspect papier lui fait défaut, cette expérience digitale permet en contre-partie d’agrandir le dessin pour s’y plonger entièrement, ce qui est strictement interdit dans un musée. On y découvre alors le génie du peintre anglais sous un nouvel angle et l’oeuvre dans ses moindres détails, comme l’intérieur de l’Abbaye de Westminster peint à 21 ans.
William Turner, St Erasmus in Bishop Islip’s Chapel, Westminster Abbey (1796)
Avec ce deuxième projet rendu possible par LaCollection.io, le British Museum donne une nouvelle visibilité à vingt superbes aquarelles de Turner méconnues du grand public, et leur offre une seconde vie dans un univers virtuel en train d’éclore.
Créer une communauté autour d’une collection muséale
Un peu plus encore que le projet « Hokusai », le projet « Turner » de LaCollection et du British Museum joue pleinement les règles du marché des NFT : non seulement les vingt œuvres donnent naissance à des éditions plus ou moins précieuses : 9 Ultra Rare (édition de 2 NFT), 7 Super Rare (édition de 10 NFT) et 4 Open Edition (édition de 100 NFT), mais la plateforme a étoffé son offre et ses services pour émoustiller un peu plus encore les collectionneurs.
Tout d’abord, elle souhaite récompenser ceux qui lui ont déjà fait confiance en accordant aux détenteurs des NFT d’Hokusai quelques heures d’exclusivité, afin d’enchérir avant tous les autres sur plusieurs Open Edition et Ultra Rare. De cette manière, LaCollection.io développe un sentiment de « communauté » : une notion extrêmement importante sur Internet, que ce soit pour le marché des NFTs mais aussi pour celui des crypto-monnaies.
Une Marketplace a également été mise en place pour remettre en vente les NFT achetés. Celle-ci permet à tous ceux qui n’ont eu la chance d’acquérir une œuvre à temps d’y accéder via le second marché, mais aussi à l’heureux propriétaire d’un de ces jetons de rêver. Ainsi l’acquéreur du NFT d’Hokusai « O-iwa-san, poisoned by her unfaithful husband […] » #1/2, a mis en vente son token pour la modique somme de 148 000€, alors même qu’il avait acquis ce NFT pour 5 905€ le 14 octobre 2021. Puisque la seconde édition de ce NFT est détenue par le British Museum, le collectionneur est libre de fixer le prix de la seule version numérique de cette œuvre qu’il est possible d’acheter aussi haut qu’il le souhaite.
William Turner, A Storm (Shipwreck) (1823)
Par enthousiasme – mais peut-être aussi un peu par prudence -, le très prestigieux musée londonien s’est en effet réservé un exemplaire de chaque édition. Ainsi, un NFT Ultra Rare en deux exemplaires ne peut jamais avoir qu’un seul token en circulation. Cette stratégie renforce un peu plus encore le sentiment de partager l’oeuvre, à la fois physique et numérique, avec le British Museum. Celui-ci de son côté garde quelque peu le contrôle sur ce double numérique de son œuvre, dans ce grand inconnu que représente aujourd’hui le Metavers.