Les piliers du Marché
Plus de 30.000 artistes passent aux enchères mais le Marché repose sur 100.
Les grands noms de l’Art Contemporain attirent les foules dans les musées et légitiment l’aura d’une collection, qu’elle soit publique ou privée. Avec des oeuvres valorisées à des dizaines de millions de dollars, les signatures tutélaires représentent un enjeu colossal pour le Marché. Les trois-quart du résultat mondial repose sur 100 artistes seulement, parmi plus de 30.000 soumis à la loi du plus offrant. Autrement dit, la santé économique du Marché de l’Art repose sur 0,3% des artistes vendus aux enchères.
Ensemble, Basquiat et Koons pèsent 12% du résultat mondial.
Le quatuor de tête – Basquiat, Koons, Hirst, Wool – cumule 4,4Mrd$ en 20 ans, soit près de 20% du chiffre d’affaires mondial. Basquiat était déjà le plus recherché et le plus coté en 2000. Ce qui a changé, ce sont les niveaux de prix atteints.
Les poids lourds du Marché
On retrouve les mêmes artistes qu’il y a 20 ans, mais plus aux mêmes prix.
Le mythe Basquiat
Le début de l’escalade des prix remonte à 1998, année de la première œuvre contemporaine millionnaire aux enchères. Moins de 20 ans plus tard, le seuil des 110m$ est dépassé, un niveau de prix inimaginable quelques mois plus tôt pour une œuvre créée dans les années 80. Les deux œuvres en question sont signées de Jean-Michel BASQUIAT, artiste convoité à des niveaux de prix que l’on réservait autrefois à Claude Monet ou à Pablo Picasso.
Grapheur afro-américain issu du Bronx, héros critique d’une société malade du racisme, Basquiat est devenu un emblème du multiculturalisme. 30 ans après sa mort, il passionne toujours autant. Pour le Marché de l’Art contemporain, il est devenu ce que Picasso est au Marché de l’Art moderne. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. En 1988, ses amis et collectionneurs de la première heure, Lenore et Herbert Schorr, proposent de faire don d’une toile de leur défunt protégé au MoMA, qui refuse le cadeau. Manque de prestige pour des toiles cotées entre 10.000$ et 30.000$ à l’époque ou problème de stockage? Le musée considère l’artiste comme un “détail” et ne sent pas le vent tourner. Une certaine agitation est pourtant déjà évidente en salle, car l’une de ses œuvres – Red rabbit (1982) – obtient 100.000$ chez Sotheby’s en novembre 1988. Le premier million sera atteint 10 ans plus tard, le palier des 10 millions encore 10 ans après, celui des 100 millions 30 ans après la disparition de l’artiste.
La valeur d’une oeuvre dépend avant tout de la santé financière de ceux qui souhaitent l’obtenir.
Avec la mondialisation et l’augmentation des grandes fortunes, le nombre d’acheteurs de Basquiat a fortement augmenté et la demande s’est diversifiée. Ses collectionneurs sont originaires de Chine, d’Inde, de Russie, du Moyen-Orient, d’Amérique du Sud, ou encore du Japon également. Ses œuvres ont été achetées par le Français Bernard Arnault, l’Américain Eli Broad, le Grec Philip Niarchos, par des célébrités telles que Robert De Niro, Johnny Depp, Jay-Z, ou Leonardo DiCaprio. Mais c’est au riche homme d’affaires japonais Yusaku Maezawa que l’on doit les prix les plus impressionnants. Monsieur Maezawa fait sensation en achetant une grande toile de 1982 pour 57,3m$ en mai 2016 chez Christie’s. Un an plus tard, il paye 110,5m$ pour une autre œuvre de 1982, contre un prix de départ fixé à 60m$ par Sotheby’s… 50 millions de surenchère: à ce niveau, on ne parle plus de cote mais de la puissance d’un homme face à un désir à assouvir. La valeur d’une oeuvre dépend, avant tout, de la santé financière de ceux qui souhaitent l’obtenir.
Années de création les plus valorisées
Les années 80 mènent le Marché de l’Art avec Basquiat en tête.
En dépassant le seuil symbolique des 100m$, Basquiat a entériné son statut de mythe du Marché, au même titre que l’emblématique Pablo Picasso avant lui. Le Marché de ces deux immenses artistes est pourtant structuré de façon très différente: Basquiat étant décédé prématurément à l’âge de 27 ans, il a produit un peu moins de 3.000 oeuvres entre 1980 et 1988, contre des dizaines de milliers pour Picasso. Le principe de rareté a d’autant plus joué dans la progression des prix de Basquiat que les puristes recherchent une période bien spécifique, celle de 1981-1982, ce qui restreint encore le champ.
Des oeuvres majeures de Basquiat reviennent régulièrement sur le Marché en révisant leur prix de quelques millions de dollars. Les cas de reventes illustrent tantôt la rapidité, tantôt la puissance des plus-values. La toile Orange Sports Figure (1982) est par exemple passée à trois reprises en salles de ventes: payée 66.000$ au début des années 90, elle se revend pour 6,4m$ en 2012, puis 8,8m$ en 2015 chez Sotheby’s. Mais l’exemple le plus impressionnant nous ramène au record de 110,5m$ obtenu en 2017 chez Sotheby’s New York. La toile en question avait été achetée pour 19.000$ en 1984. Elle a été revendue 5.800 fois ce montant 33 ans plus tard (Untitled 1982).
Le mythe Basquiat s’est installé sur le Marché, comme celui de Picasso avant lui.
Basquiat domine littéralement le Marché. Dans les années les plus fastes, la vente de ses œuvres a représenté jusqu’à 15% des recettes mondiales de l’Art Contemporain. 15% à lui seul, face aux 25-30.000 artistes contemporains vendus dans l’année. Un seul nom lui dispute les meilleures adjudications contemporaines, son antithèse créative, Jeff Koons.
Koons et les objets d’un nouveau culte
La deuxième figure tutélaire du Marché vient aussi des Etats-Unis. Un temps courtier à Wall Street, Jeff KOONS rêve d’art et crée ses premières œuvres “labellisées” dans les années 80. Essayant de comprendre “pourquoi et comment des produits de consommation peuvent être glorifiés”, il prend pour sujets des appareils électroménagers, des jouets, objets de fête, des héros de la culture populaire dont Michael Jackson, Popeye et Hulk. Koons invente un kitsch de luxe, un art à la fois populaire et ostentatoire. Adulé par certains, détesté par d’autres, l’ambassadeur du néo-pop américain a été consacré il y a peu comme l’artiste vivant le plus cher de la planète. Derrière sa réussite à l’américaine, il a repoussé les modalités de création et de diffusion des œuvres, naviguant avec agilité entre les sphères de l’art, de l’industrie et du business.
Des créations aussi techniques que populaires
Ballons de baudruche et cœurs géants, chien de 15 tonnes recouvert de dizaines de milliers de plantes, les œuvres de Koons n’ont rien de “facile” dans leur réalisation. Pensées par lui, elles sont étudiées par des scientifiques, puis réalisées par la centaine d’assistants que compte son atelier.
Pour Bernard Blistène, directeur du Musée national d’art moderne de Paris, “il faut essayer de comprendre le projet de Koons qui, à partir d’objets totalement ordinaires et dérisoires, retrouve ce pouvoir emblématique et symbolique du savoir-faire, du métier et de la technique”. Savoir-faire, métier, technique: les œuvres de Koons sont toujours ambitieuses de ce point de vue. En quête d’excellence, l’artiste est obsédé par la perfection, maniaque sur les détails. Les pièces qu’il fait réaliser mettent à contribution les meilleurs artisans et techniciens. Parmi les premières créations remarquables, la série Equilibrium (1985) fut un véritable casse-tête technique. Pour maintenir des ballons de basket en suspension dans des réservoirs d’eau – un équilibre délicat défiant les lois physiques – Koons a consulté le Prix Nobel de physique américain, Richard P. Feynman.
Il a repoussé les modalités de création et de diffusion des œuvres, naviguant avec agilité entre les sphères de l’art, de l’industrie et du business.
La création de chaque sculpture constitue un défi requérant plusieurs années de travail, d’où une production particulièrement restreinte d’environ 200 pièces. Pour les œuvres de sa série Celebration (Balloon Dog, Hanging Heart,Tulips…) commencée au milieu des années 90, Koons repousse les limites de l’élaboration sculpturale. Derrière l’apparente simplicité d’un agrégat géant de matière colorée, la sculpture Play-Doh (1994-2014) a par exemple nécessité 20 ans de travail avec divers scientifiques, métallurgistes et modélistes. Pour cette œuvre de trois mètres sur quatre, dont le titre reprend le nom d’une fameuse marque de pâte à modeler, 27 sections en aluminium peint sont assemblées, sans autre moyen de fixation que leur parfaite imbrication et l’aide de la gravité. Koons a ici poussé le raffinement jusqu’à recréer minutieusement les couleurs adoptées par la marque Play-Doh en 1994, et a fait peindre chaque pièce dans son intégralité, y compris sur leurs faces invisibles. Il en a créé cinq versions, chacune unique dans sa configuration colorée.
L’illusion est parfaite. Le compactage de couleurs semble aléatoire, réalisé à la va-vite. Play-Doh est pourtant une pièce extrêmement élaborée, aux finitions impeccables, étudiée jusque dans les moindres “craquelures” de la matière. En mai 2018, Christie’s vendait l’une des cinq versions à New York. Prix final: 22,8m$.
Il en va de même pour l’une de ses plus célèbres sculptures: le Balloon Dog géant – trois mètres pour une tonne – en acier inoxydable chromé “avec revêtement de couleur transparent”. Six années furent nécessaire pour voir aboutir cette œuvre déclinée en cinq couleurs (bleu, magenta, jaune, orange et rouge). Aucun détail n’a été laissé de côté dans le rendu de ce Balloon Dog (1994-2000) reproduisant le moindre plissement du ballon de baudruche. Le 12 novembre 2013, le Balloon Dog, version orange, atteignait 58,4m$ lors d’une vente aux enchères de Christie’s à New York (Balloon Dog (orange)).
Répartition des 100 meilleures adjudications
Artiste | Lots | Record |
---|---|---|
Jean-Michel BASQUIAT | 33 | 110,5m$ |
Jeff KOONS | 17 | 91,1m$ |
Peter DOIG | 14 | 28,8m$ |
Christopher WOOL | 11 | 29,9m$ |
Martin KIPPENBERGER | 4 | 22,6m$ |
ZENG Fanzhi | 3 | 23,3m$ |
Damien HIRST | 3 | 19,2m$ |
Yoshitomo NARA | 2 | 24,9m$ |
CHEN Yifei | 2 | 22,6m$ |
Kerry James MARSHALL | 2 | 21,1m$ |
Maurizio CATTELAN | 1 | 17,2m$ |
Mark GROTJAHN | 1 | 16,8m$ |
Takashi MURAKAMI | 1 | 15,2m$ |
KAWS | 1 | 14,8m$ |
Jenny SAVILLE | 1 | 12,5m$ |
BANKSY | 1 | 12,2m$ |
ZHANG Xiaogang | 1 | 12,1m$ |
John CURRIN | 1 | 12m$ |
Mark BRADFORD | 1 | 12m$ |
© artprice.com |
Basquiat, Koons, Doig et Wool représentent les ¾ de ce Top 100 adjudications.
L’artiste vivant le plus cher au monde.
La notoriété et les prix de Jeff Koons n’ont cessé de croître sur les 20 dernières années. Tout commence en mai 2000 avec la vente d’une œuvre en porcelaine, Woman in Tub (1988, exemplaire 3/3), pour 1,7m$. La même œuvre gagne un million l’année suivante (2,9m$, exemplaire 1/3, Christie’s, mai 2001). En juin 2008, Koons passe un nouveau palier avec Balloon Flower (Magenta) (1995/2000) cédée au seuil des 26m$. Il devient à l’époque l’artiste vivant le plus cher.
Ce record précède de quelques mois une rétrospective marquante de Koons au Château de Versailles. L’exposition divise. Les membres du Collectif de défense du patrimoine de Versailles vont jusqu’à demander l’interdiction de l’événement et des dizaines de personnes manifestent devant les portes du palais. Koons est un artiste controversé, notamment en France, où les contempteurs de l’Art Contemporain sont nombreux. Mais au-delà des réactions suscitées par ses œuvres elles-mêmes, il agace par ce qu’il incarne: le capitalisme triomphant du Marché de l’Art. Onze ans après Versailles, Koons est pourtant au sommet de sa réussite financière. Il a regagné son statut d’artiste vivant le plus cher du monde en 2019, grâce à une sculpture vendue pour 91m$. L’objet du record – Rabbit (1986) – est considéré comme la plus iconique de ses œuvres et, par extension, comme l’une des œuvres les plus iconiques de tout l’Art Contemporain. Le terme “icône” est ici le maître mot. Celui que Christie’s affichait en lettres de néons sur la façade de ses locaux au Rockefeller Center avant la vente (ICON).
L’ambassadeur du néo-pop américain a été consacré il y a peu comme l’artiste vivant le plus cher de la planète.
Convaincue que sa vente marquerait un moment important dans l’histoire du Marché de l’Art, Christie’s avait investi des moyens colossaux pour assurer la promotion du lapin chromé, allant jusqu’à lui aménager une salle d’exposition sous la rotonde du bâtiment. Sous son statut d’icône contemporaine, Rabbit évoque à la fois le logo de Playboy, Bugs Bunny et les goûters d’anniversaire. Koons remanie ici un art du sampling qui fait école depuis les années 60 et le Pop Art, mais le frisson esthétique passe ici par la perfection formelle. La surface rutilante de l’oeuvre ne supporte pas la moindre trace, pas le moindre accident.
Prônant une culture visuelle du plaisir, populaire dans son imagerie, érudite dans sa fabrication, Koons a ouvert une voie dans laquelle de nouveaux artistes ne cessent de puiser, et de nouveaux collectionneurs de se reconnaître. Avec 938m$ d’oeuvres vendues aux enchères en 20 ans, il est l’artiste contemporain le plus performant du monde derrière Basquiat. Koons est pourtant loin de la rage expressive de Basquiat. Aux antipodes l’un de l’autre, ces deux artistes de la même génération incarnent les tendances divergentes d’une même époque.
La course aux records de Jeff Koons
- 1,7m$ en 2000 pour une femme au bain sans tête (Woman in Tub (1988)).
- 23,5m$ en 2007 pour un cœur rouge de 3 mètres (Hanging Heart (Magenta/gold) (1994-2006)).
- 25,8m$ en 2008 pour une fleur géante (Balloon Flower (Magenta) (1995/2000)).
- 33,7m$ en 2012 pour un bouquet de tulipes de 5 mètres (Tulips (1995-2004)).
- 58,4m$ en 2013 pour un chien-ballon (Balloon Dog (Orange) (1994-2000)).
- 91m$ en 2019 pour un lapin d’un mètre de haut en acier inoxydable (Rabbit (1986)).
Basquiat / Koons aux enchères: les chiffres à retenir
- 1998: premier million aux enchères pour un Basquiat
- 110,5m$: prix record pour une œuvre contemporaine (2017), encore de Basquiat.
- 3.000 oeuvres sont connues de Basquiat.
- 91m$ pour une sculpture de Jeff Koons (2019), artiste vivant le plus coté du monde.
- 12%: le poids économique de Basquiat et Koons sur le Marché mondial.
- 2,175Mrd$ d’oeuvres de Basquiat vendues en 20 ans vs 938m$ de Koons.
La carrière de Christopher Wool
“Qu’on le veuille ou non, Christopher Wool (…) est probablement le peintre américain le plus important de sa génération”. Cette déclaration est signée Peter Schjeldahl pour The New Yorker à propos de la rétrospective de Wool au Guggenheim en 2013 (Writing on the Wall: A Christopher Wool Retrospective, 28 octobre 2013). Déjà incontournable (il a participé à la Biennale de Venise en 2011) et très coté, Wool va encore progresser après cette exposition phare.
Contemporain de Jean-Michel Basquiat et de Cindy Sherman sur la scène artistique new-yorkaise des années 80, WOOL cherche à inventer une nouvelle peinture. Il la trouve en détournant le langage. Ses peintures de mots (série des “word paintings” commencée en 1987) et de motifs floraux partagent avec Jeff Koons l’attrait pour la banalité du quotidien. Il y introduit des techniques de graffiti (pochoirs ou peinture aérosol), puis des sérigraphies.
Qu’on le veuille ou non, Christopher Wool […] est probablement le peintre américain le plus important de sa génération. (Peter Schjeldahl)
En 1984 et 1986, l’artiste reçoit ses premières expositions personnelles à la Cable Gallery de New York. Une première présentation institutionnelle de son travail a lieu au San Francisco Museum of Modern Art en 1989, année de sa nomination en tant que membre de l’académie américaine de Rome. Reconnu dans le milieu de l’art, le prix de ses toiles ne décolle pourtant pas. Elles cotent alors entre 5.000 et 20.000$. Aujourd’hui, certaines sérigraphies s’envolent bien plus haut…
La première adjudication millionnaire de Wool (Rundogrundogrun,1,2m$, Christie’s, New York) arrive à un moment clef de sa carrière: en novembre 2005, soit quelques mois avant l’ouverture de sa première exposition solo chez Larry Gagosian (Beverly Hills, mars 2006). C’est un tournant pour l’artiste, qui va dès lors attirer les plus grands compétiteurs du Marché. L’avant et l’après Gagosian se traduit par une prise de valeur immédiate, de l’ordre de plusieurs centaines de milliers de dollars en cas de revente:
- Run Dog eat Dog est vendue pour 273.500$ en 2002, puis plus d’un million en 2006.
- Une version noire de (Fool) est vendue pour 420.500$ en 1999. En 2010, une version bleue de même dimension dépasse les 5m$.
Sur le segment haut de gamme de l’Art Contemporain, la force de frappe du Marché repose certes sur un petit nombre d’artistes au regard de la multitude, elle tient aussi à un petit nombre d’acteurs influents.
Indice des prix de Christopher Wool
La force de frappe du Marché haut de gamme tient à un petit nombre d’acteurs influents.
Christopher Wool ne cesse ensuite de confirmer sa position dans le palmarès de l’Art Contemporain. En 2010, ses performances tutoyaient déjà celles de Basquiat, Chen Yifei, Richard Prince et Jeff Koons. Il est aujourd’hui confirmé avec un record établi au seuil des 30m$ (Untitled (Riot) #l-9216974, 1990, Sotheby’s, 12 mai 2015) et affiche l’une des plus belles progressions de prix de notre époque: +2.000% de hausse indicielle en 20 ans. Avec près de 624m$ d’oeuvres vendues, il se classe 4ème au classement mondial 2000-2020, derrière Basquiat, Koons et Hirst.
Evolution de quelques piliers du Marché (CA 2000 vs 2019)
- Keith Haring: de 1,5m$ à 34,5m$.
- Jeff Koons: de 5,2m$ à 96,3m$.
- Basquiat: de 10,5m$ à 108,7m$.
- George Condo: de 264.000$ à 29,8m$.
- Richard Prince: de 1m$ à 25m$.
- Albert Oehlen: de 55.500$ à 25,9m$.
- Rudolf Stingel: de 12.000$ à 21,4m$.
- Martin Kippenberger: de 586.000$ à 11,4m$.
- Mark Tansey: de 100.000$ à 13,4m$.