Avec Traces, Sophie Dumont livre une œuvre d’une grande économie formelle, mais d’une densité émotionnelle rare. Ici, nul besoin de motif explicite : tout se joue dans la stratification de la matière, dans l’écho silencieux entre les bandes de couleur et les sillons du couteau.

L’espace pictural se construit en couches horizontales superposées, comme autant de sédiments du regard. Les bruns profonds, les terres rougeoyantes, les blancs crayeux et les ciels plombés instaurent une tension sourde, retenue, où le paysage semble se dérober tout en persistant. Ce n’est pas un lieu que l’on voit, mais un lieu que l’on ressent : une rémanence.