Œuvre de la série des "Dessein" qui prolonge celle des « Prémices » (1988/1990) centrée sur la question de l’apparition du tableau et marque l’émergence du geste dans la géométrie. Son titre est extrait d’un texte du journal de R. Musil sur le motif – dessein - du « peintre de paysage ». Le geste, comme dessein - motif - du peintre , un temps refoulé, fait ici retour, à mi-chemin entre la calligraphie, les gribouillages initiaux de Motherwell et les serpentins de R. Barthes. Un geste unique, calme et lent venu de la peinture de Shitao dans les "Propos du moine citrouille amère" ainsi que de "Vide et plein…" de François Cheng. Il est noir et feuilleté en fines couches. Sans mobile apparent, hormis celui d’advenir dans l’espace de la composition aux côtés des aplats et des traits, il dessine autant qu'il écrit laissant en suspens les forces et les images qui l’ont mû. Il arrime le libre au contraint, la main levée à la main tenue.