Catégorie
PeintureTechnique
AcryliqueType d'oeuvre
Oeuvre originaleCertificat délivré par
l'ArtisteSignature
haut gaucheDimensions hors cadre
120 x 100 cm(47,24 x 39,37 in)
État
excellentThème
AbstraitMouvement
Abstraction lyrique et expressiveDescription de l'oeuvre
Patrick Victor DOPPAGNE
(1957)
Love Like Blood(2014)
Vous avez une oeuvre similaire à vendre ?
Dans Les Fondements de la métaphysique des mœurs, Kant prend soin de distinguer l'amour pathologique – amour passionnel que l'on éprouve pour quelqu'un - de l'amour pratique, qui est un devoir d'amour (politiquement correct).
C'est en ce sens seulement, que peut être compris l'injonction évangélique d'aimer son prochain comme soi-même. Donc, la bienveillance proprement morale, ne saurait être fondée dans les élans de la sensibilité, mais seulement dans une obligation purement rationnelle.
L'amour pathologique serait-il donc une illusion vitale ou éthique?
L'amour passionnel est une illusion, comme l'a expliqué Stendhal dans De l'Amour. L'être "aimé" n'est pas perçu tel qu'il est réellement; est en fait aimé à travers lui, l'idée que le sujet se fait de l'amour.
La passion amoureuse en tant que telle consiste en une attirance exagérée et dominante, exclusive, pour quelqu'un. Elle engendre la souffrance morale. Étymologiquement, passion, de "patior" : je souffre, je subis.
La passion est un fardeau, dont le sujet est esclave. Il risque de s'isoler du réel, ce qui peut le mener à la folie et à la mort, l'homme étant un être inter-subjectif.
Concernant la moralité, c'est le fait d'avoir la liberté de choisir les actes que nous posons qui nous la confère. Or, la passion, comme l'alcool, un choc émotionnel important ou la folie, peut pousser à poser inconsciemment des actes répréhensibles.
L'amour passionnel est de plus égoïste et malveillant, opposé à l'amour qui consiste à vouloir et à faire le bien des autres. C'est l'amour concupiscent qui n'est que désir de l'autre, que possession.
Comme le dit Kant, c'est traiter autrui comme un moyen, non comme une fin en soi.
Mais la passion, qui consiste donc à polariser sur un objet unique, est également un puissant moteur. Un tel excès d'intérêt pour un sujet a permis d'aboutir à de grandes découvertes scientifiques, à donner naissance à des chefs d’œuvres.
Selon Hegel, sans passion, pas d'activité, pas de goût à vivre, pas de création. Pour lui, la raison divine, ou la providence, a bien fait les choses : Les hommes n'agissent pas uniquement de manière raisonnable, mais également passionnellement, ce qui constitue le moteur de l'action qui les dirige vers le bien.
Il avance "la ruse de la raison" : la raison divine se sert des passions des hommes pour atteindre son but : l'avènement du droit, de la raison, et de la liberté dans l'histoire.
L'amour passionnel favorise donc également le progrès de l'humanité.
Si l'argument de Hegel est toutefois convaincant, il faut en accepter son présupposé : que l'histoire va vers une fin rationnelle et qu'elle est gouvernée par une raison divine assez rusée et puissante pour pouvoir transformer les passions en bien.
In fine, deux citations de Sigmund Freud dans "Malaise dans la Civilisation":
"Nous ne sommes jamais aussi mal protégés contre la souffrance que lorsque nous aimons."
"Le diable est encore le meilleur subterfuge pour disculper Dieu."