Editorial de thierry Ehrmann, Président et Fondateur d’Artprice

Devant une mondialisation qui ne cesse de croître, il est devenu indispensable de posséder une vision globale du Marché de l’Art. En moins de dix ans, la Chine s’est complètement imposée et fait maintenant face au marché occidental.

La fusion des comptes éditoriaux d’Artprice et Artron permet d’analyser ces deux marchés avec toutes leurs spécificités. Notre alliance symbolise un moment clé pour le Marché de l’Art, qui sort d’une longue histoire euro-américaine pour s’étendre, enfin, à la Grande Asie. Celle-ci concentre déjà plus d’un tiers de la valeur mondiale du Marché de l’Art, et pourrait le dominer d’ici cinq à dix ans.

Les flux de capitaux montrent clairement que la zone Pacifique se place aujourd’hui au centre du monde. Or, il s’agit d’une zone extraordinairement riche pour la création contemporaine, qui assume le rôle de locomotive du Marché de l’Art. La spécificité du marché asiatique tient à un parfait mélange des genres : en Chine, les artistes sont capables de mêler des pratiques traditionnelles de peinture et de calligraphie, à des approches extrêmement originales, évoluant en même temps que les techniques.

Dans un monde où toutes les formes s’uniformisent, l’Art (quel qu’en soit le prix finalement) se distingue par sa parfaite hétérogénéité. Son Marché a encore une immense croissance devant lui car il est le Marché de la singularité dans un monde où tout est reproductible.

Le propre du Marché de l’Art a toujours été de rechercher l’exceptionnel et l’exception. La recherche de sensations fortes est une caractéristique inhérente à son histoire et à son marché : en achetant une œuvre, un collectionneur achète aussi une histoire extraordinaire.

Le collectionneur doit être à l’affût de la bonne œuvre, du bon artiste, au bon moment et au bon prix, mais aussi avec la belle histoire. En additionnant tous les « bons », le Marché affiche un taux d’invendus de 30% à 35%, un indicateur crucial de la santé du Marché. Ce tri systématique, indispensable pour purifier le Marché, est au cœur de l’Industrie Muséale, véritable révolution actuelle.

La place du Musée est en effet devenue primordiale au XXIème siècle : le nombre de visiteurs enregistrés dans les expositions a largement pris un zéro depuis 20 ans. Une croissance exceptionnelle, avec laquelle se développe une véritable économie de l’entertainment : produits dérivés, visites virtuelles, etc. L’Art grâce aux musées, aux galeries et aux maisons de ventes concentre loisir, découverte, instruction et curiosité.