Vincent Van Gogh (1853 – 1890)

[01/04/2003]

 

Artiste le plus cher du monde de l’art, Vincent Van Gogh en a été le diapason durant la frénésie spéculative de la fin des années 1980. A l’heure actuelle, les pièces importantes sont devenues rarissimes, cela n’empêche pas pour autant des collectionneurs de continuer à spéculer sur ces toiles.

Fils de pasteur, Van Gogh reçu une éducation protestante rigoriste, qui le marqua profondément. En 1869, Vincent entre comme apprenti dans la filiale de la galerie d’art parisienne Goupil & Cie, à La Haye, fondée par son oncle. Puis il sera tour à tour professeur de langues, employé de bibliothèque, étudiant en théologie. Il ne se consacrera à sa carrière de peintre qu’en 1880, à l’âge de 27 ans. De 1886 à 1888, grâce à son frère Théo, Vincent rencontre à Paris Toulouse-Lautrec, Pissarro, Seurat, Signac, et Gauguin. En février 1888, il part à Arles et habite la « maison jaune ». En Provence, il produit activement les toiles les plus colorées de son œuvre. Mais ces élans sont entrecoupés de crises de folie. Conscient de ses désordres mentaux potentiels, Van Gogh entre volontairement à l’asile de Saint-Rémy de Provence. En mars 1890, il expose dix toiles au salon des Indépendants, à Paris. Les derniers mois de sa vie furent aussi les plus productifs. De mai à juin 1890 près de 150 œuvres ont vu le jour à Auvers sur Oise.

Que trouve-t-on aux enchères ?

Sa période créatrice fut extrêmement courte. Malgré tout, près de 870 toiles sont recensées dans son catalogue raisonné. Bien que posthume, la reconnaissance de Vincent VAN GOGH fut rapide et importante. Sa patte facilement identifiable et les aspects dramatiques de sa vie lui assurèrent sa notoriété. Dès 1900, ses toiles se négociaient près de 1000 francs. La légende fut ensuite entretenue grâce aux ventes publiques. Dans les années 80’, c’est tout le marché qui tremblait au rythme des records atteints par les œuvres phares de l’artiste.
Le marché de l’art a vibré une première fois chez Christie’s en mars 1987 lors de la vente du très lumineux tableau, Les Tournesols : 39,9 millions de dollars. Jamais le monde de l’art n’avait connu un tel prix. N’ayant jamais connu le succès de son vivant, l’artiste fut dès lors surmédiatisé. Un nouveau mythe était né.
11 novembre 1987, nouvelle secousse : Sotheby’s bat le précédent record avec un autre Van Gogh, Les Iris, vendu 53,9 millions de dollars au magnat australien Allan Bond. A l’époque, personne ne savait que Sotheby’s lui avait prêté la moitié de la somme et qu’il ne pourrait jamais concrétiser cet achat après avoir fait faillite quelques mois plus tard.
Au terme de la bulle spéculative, le record absolu pour une œuvre d’art fut atteint le 15 mai 1990, par le Portrait du Docteur Gachet, adjugé 75 millions de dollars à Ryoei Saito. Mais il est difficile aujourd’hui d’imaginer que le propriétaire de cette toile médiatique puisse un jour faire une plus-value à la revente. Désormais, la raison l’emporte sur l’euphorie et au-delà de 80 millions de dollars, la demande est réduite quasiment à néant. Depuis, les œuvres de Vincent Van Gogh sont encore loin d’atteindre le niveau de 1990.
Au delà de ces pièces maîtresses, les amateurs trouvent aussi de nombreuses estampes (près du tiers des œuvres de Van Gogh mises en ventes publiques). Ainsi, 70% des lots sont adjugés en deçà du million de dollars. Homme à la pipe – portrait du docteur Gachet, une eau-forte, éditée en 1890 par Paul Gachet, est souvent mise aux enchères. Selon l’état, il faut généralement compter entre 50 000 et 100 000 euros pour son acquisition.

Les places de marché

Le marché, à l’origine français, s’est déplacé peu à peu vers les pays anglo-saxons. Aujourd’hui, si ce n’est pour quelques dessins ou estampes, les ventes se déroulent quasi exclusivement à New York et Londres. Les Etats-Unis sont à l’origine de 74% du chiffre d’affaires réalisé entre 1999 et 2002.

Acheter / vendre

L’artiste se révèle être encore un vrai placement spéculatif sur le court terme. Non pas que ses œuvres affichent un taux de rendement important, mais celles qui s’échangent aux enchères changent souvent de mains… parfois en moins d’un an. Les collectionneurs, prudents, surenchérissent peu afin de se garantir des prix d’achat raisonnables. Achetées souvent sous les estimations, les œuvres laissent ainsi présager de belles marges de progression. Pour preuve, Girl in a wood, achetée 320 000 dollars en 2001 a été cédée 600 000 dollars un an plus tard.
Dans de telles conditions, les variations de prix sont très fluctuantes. L’indice des prix des œuvres de Van Gogh a progressé de plus de 60% en un an suite à la belle enchère enregistrée en 1998 pour Portrait de l’artiste sans barbe (65 millions de dollars chez Christie’s). Depuis, il s’est effondré : en 1999, l’exposition au Grand Palais fut l’occasion d’alimenter la polémique autour des faux Van Gogh. De nombreux spécialistes ont remis en cause l’authenticité de près d’une centaine de tableaux du peintre le plus cher du monde. A l’issu de ce scandale, les acheteurs commencèrent à faire un tri drastique. En 2000, la moitié des lots furent ravalés.

    Vincent Van GoghArtprice Index toutes catégories, base 100 en janvier 1997, devise : EUR   Vincent Van Gogh Nombre de lots vendus aux enchères   Vincent Van Gogh Parts de marché Répartition par pays du chiffre d’affaires réalisé entre 1999 et 2002 © Artprice