Viennartfair : l’introduction aux foires en Europe

Viennartfair a ouvert la saison des foires européennes avant Bruxelles (Fotofever, 4 – 7 octobre), Londres (Frieze 11 – 14 octobre 2012), Paris (Fiac, 18 – 21 octobre 2012) et leurs myriades de foires off.Focalisée sur la création européenne (Europe centrale et Europe de l’Est), Viennartfair a mis en avant une Nouvelle contemporanéité (The New contemporary) visant à abolir les frontières obsolètes entre Est et Ouest, Nord et Sud, zones capitalistes et zones communistes. Les 122 galeries exposant pour cette édition ont dressé un panorama artistique de la scène européenne au sens large (26 pays représentés) affirmant haut et fort que le dynamisme culturel de l’Europe vient aussi bien de Ljubljana et de Saint-Pétersbourg que de Londres et Paris.

Le programme collait à l’actualité en présentant notamment le nouveau CD du duo musical Tosca, une manifestation de solidarité pour les Pussy Riot, et un hommage à Franz WEST, un des représentants les plus importants de l’art autrichien contemporain, récemment décédé. Aux enchères, Franz West est d’ailleurs l’artiste autrichien le plus performant (en terme de chiffre d’affaires depuis l’été 2011). Les collectionneurs se le disputent non seulement dans toute l’Europe mais aussi à New York où il a emporté plus de la moitié de ses enchères à six chiffres (soit 9 sur 17), dont un record flirtant avec les 600 000 $ (Larvae, sculpture de 2004, vendue 300 000 £ le 29 juin 2008 chez Phillips de Pury & Company, Londres).

Les amateurs ont pu se frotter au meilleur de la création européenne : les oeuvres des actionnistes viennois Hermann NITSCH, Arnulf RAINER (notamment sur les stands des galeries autrichiennes galerie 422 Margund Lössl et Galerie Schmidt Reith) et Otto MÜHL (chez Konzett, Vienne), de l’Anglais Tony CRAGG (chez Buchmann Galerie, Berlin), du Suisse Olaf BREUNING (Carbon12, Dubai ) et de l’Autrichien Erwin WURM, qui signait d’ailleurs son record d’enchère quelques mois plus tôt (avec The Artist Who Swallowed the World cédé 60 000 £, soit 94 000 $ hors frais, chez Sotheb’ys Londres, le 16 février 2012 – présent sur la foire chez les galeries Chobot et Thaddaeus Ropac).

Parmi les artistes dont la cote grimpe fortement, Michelangelo PISTOLETTO s’arrache à Londres mais peu d’occasions sont offertes pour voir ses œuvres à Vienne. Or la venue de la galerie italienne Oredaria Arti Contemporanee offrait cette possibilité tandis qu’Artelier Contemporary exposait Albert OEHLEN, considéré comme l’héritier de Gerhard RICHTER, dont le marché est brûlant. Sur les douze derniers mois (septembre 2011 – septembre 2012), Albert Oehlen a décroché pas moins de quatre nouveaux records en salles de ventes, quatre prix au marteau enregistrés entre 500 000 $ et 600 000 $.

Viennartfair défend l’idée d’une Europe dont les frontières ne cessent de s’élargir pour le meilleur de la diversité culturelle. C’est ainsi qu’elle a proposé un focus sur la scène contemporaine turque, avec le projet “DIYALOG” (six galeries venues d’Istanbul). Une occasion de découvrir des artistes présents dans les salles de Paris, Dubaï, Istanbul ou Londres mais jamais à Vienne, tels que Burhan KUM, Ali TAPTIK (The Empire Project, Istanbul), Ahmet ELHAN, Azade KÖKER (Galerie Zilberman, Istanbul) ou Leyla GEDIZ (galerie Rampa, Istanbul).