Ventes records d’art contemporain à New York

[03/05/2005]

 

A New York, Christie’s, Sotheby’s et Phillips de Pury, les trois maisons de ventes leader du marché, vont présenter à elles seules 1209 œuvres d’art contemporain en 4 jours, du 10 au 13 mai 2005.

61 d’entre elles ont des estimations hautes supérieures ou égales à un million de dollar. Durant les mêmes ventes thématiques, seuls 41 lots pouvaient y prétendre l’an dernier et tout juste 14 en 2000. A l’époque, 11 d’entre eux avaient atteint ce seuil après le feu des enchères. Sur les 731 lots proposés, 234 avaient été ravalés, soit un taux d’invendus de 24,2%. Devant une demande de plus en plus pressente, presque tout se vend désormais. En mai 2004, seul 13,6% des 937 lots d’art contemporain n’avaient pas trouvé preneur. De 112 811 $ en mai 2000, le prix unitaire moyen des œuvres d’art contemporain échangées chez Christie’s, Sotheby’s et Phillips est passé à 227 372 $ l’an dernier, soit un doublement de la valeur du panier moyen en 4 ans.

Cet engouement s’accompagne de surcroît par une accélération de la hausse des prix. Depuis mai 2000, d’après l’Artprice Index calculé selon la méthode des ventes répétées, les prix des tableaux des artistes nés après 1940 ont cru de 58,1%. Ceux des tableaux des artistes nés entre 1910 et 1930 a même explosé : +85,6% sur cette période. Cette progression de l’indice des prix ne justifie pas à elle seule celle de la valeur des œuvres échangées.

La hausse du prix moyen et du chiffre d’affaires généré durant les ventes d’art contemporain est aussi le fruit d’une élévation de la qualité des œuvres proposées. Certes, en tête d’affiche, on trouve d’avantage de pièces de jeunes artistes habitués aux enchères millionnaires telles que Mark ROTHKO, Maurizio CATTELAN ou Damien HIRST, dont la cote a progressé de 530% depuis 1997 ! Mais les enchères le plus importantes viendront une fois de plus de la section après-guerre. Plus spéculative que jamais, ce segment fait un retour en force cette année : des pièces exceptionnelles de Mark ROTHKO et Willem DE KOONING pouvant dépasser les 10 millions de $ sont particulièrement attendus chez Christie’s. Le niveau des prix atteints sur ce segment n’est plus que de 11% inférieur à celui de mai 1990. Avec une telle cotation, l’offre est logiquement abondante et les estimations plutôt optimistes.

Toutefois une question peut désormais se poser : le marché pourrait-il réellement digérer autant d’œuvres d’un coup ?