Vente de septembre : la french touch des collections

[18/09/2012]

 

Dans quelques jours, les antennes parisiennes de Christie’s et Sothey’s s’affrontent par collections interposées. Le 24 septembre, Sotheby’s disperse 100 œuvres issues de la collection d’art contemporain de Marcel Brient, tandis que 3 jours plus tard, Christie’s propose la collection très soignée d’Hélène Rochas.

Sotheby’s, Collection Marcel Brient – la Page Française
L’année dernière, Sotheby’s démontrait à Marcel Brient sa force de frappe en vendant l’une de ses oeuvres, Oozewald de Cady NOLAND au double de son estimation pour une adjudication record de 5,8 m$ (soit 4,2 m€, le 9 novembre 2011 à New York). Le collectionneur français sait donc que les oeuvres qu’il a confiées à Sotheby’s pour une vente exclusive organisée le 24 septembre sont entre de bonnes mains ! Intitulée « Page Française », cette dispersion privilégie des artistes français ou ayant résidé en France comme Joan MITCHELL… Or, Joan Mitchell signait son nouveau record lors de la même vente Sotheby’s que Cady Noland (Untitled, vers 1960, 8,25 $). Les superstitieux pourront y voir un second présage favorable !
Les grands mouvements de l’art contemporain français sont ici représentés : le Nouveau Réalisme notamment avec Yves KLEIN (Victoire de Samothrace estimée entre 25 000 € et 35 000 €), Fernandez ARMAN (Poubelle organique de 1973 estimée entre 60 000 € et 80 000 €) ou CHRISTO (Poussette empaquetée de 1962 estimée entre 120 000 € et 180 000 €). Les amateurs du mouvement Supports/Surfaces trouveront des oeuvres de Daniel DEZEUZE, Claude VIALLAT et Simon HANTAÏ. Ce dernier est par ailleurs la star de la vacation avec une superbe toile qui fut savamment pliée pour laisser des empreintes bleues poétiques : cette Etude réalisée en 1969 est estimée à 350 000 €. Pour l’heure, Simon Hantaï n’a passé qu’à trois reprises le seuil de 350 000 € en salles des ventes (son record s’élève à 481 000 €, soit 568 00 $, pour « Mariale M.A 4 Rouge », vendue chez Chritie’s Paris en décembre 2005).
Outre ces figures désormais « historiques » de l’art du XXème siècle, on trouve quelques fers de lance de la jeune scène contemporaine française dont Xavier VEILHAN ou Fabrice HYBER.
Plusieurs oeuvres sont également proposées à moins de 10 000 € dont Portrait N13 de Patrick TOSANI (3 000 € – 4 000 €) et le dessin La Relève daté de 1947 par Jean HÉLION (4 000 € – 6 000 €).

Christies’s, Collection Hélène Rochas le 27 septembre
La collection Hélène Rochas est plus éclectique. Elle témoigne d’un goût sûr pour les tableaux modernes et contemporains, mais aussi pour le mobilier et les objets d’art. Christie’s attend 8 m€ de la vente de ces oeuvres et objets qui faisaient partie de l’appartement parisien de Madame Rochas. Les amateurs qui se manifesteront viendront de bien au-delà des frontières françaises, notamment pour les quatre portraits dont elle passa commande à Andy WARHOL en 1974 (estimation : 200 000-300 000 € chacun) ou pour la toile Violon et Guitare (1933) de Ben NICHOLSON, superbe témoignage de l’abstraction des années 1930, qui affiche une estimation entre 300 000 et 500 000 €. La présentation d’une telle œuvre de Ben Nicholson mérite d’autant plus d’attention que jamais une toile de l’artiste de cette importance n’avait été offerte dans une vente en France.
Seront également proposés un dessin d’Egon SCHIELE (Kopf einer rufenden jungen Frau mit grossem Hut, Gesicht auf die Hände gestutzt, 30 000 € – 40 000 €), un immense portrait de Lucien Guitry réalisé par Édouard VUILLARD (150 000 € – 250 000 €), une grande abstraction de 1925 par Wassily KANDINSKY (Braunes Schweigen, 1,5 m€ – 2 m€), un grand vase de Pablo PICASSO en terre cuite (Personnages et têtes, 1954, 40 000€ – 60 000 €)…

Outre la richesse et la cohérence qu’offre ce type de ventes et outre la qualité des œuvres choisies par des initiés bien conseillés, l’histoire des œuvres (leur provenance et leur pedigree) sont souvent des atouts pour des enchères fortes. De quoi démarrer la saison parisienne sous de bons augures.