Une semaine d’art contemporain à Paris

[23/10/2012]

 

Si le luxe c’est l’espace, difficile de lutter contre les 77 000 m2 du Grand Palais de Paris qui accueillait, cette année pour la Fiac, 182 galeries (8 % de plus que l’an dernier, 18 – 21 octobre 2012). Les galeries Thaddaeus Ropac et Gagosian ont profité de cette semaine clef d’octobre pour inaugurer chacune un nouvel espace, affichant respectivement 4 700 m2 (à Pantin) et 1 650 m2 (au Bourget). Autre point commun entre les deux galeries : elles vernissent autour d’œuvres d’Anselm KIEFER, faisant presque un clin d’œil à la première édition de Monumenta où l’artiste fut justement choisi pour investir la nef du Grand Palais. L’art contemporain n’est plus seulement à la Fiac, il est, durant une semaine, dans tout Paris&nbsp!

Si la Fiac est l’épicentre du bouillonnement artistique et marchand d’octobre, elle fait la part belle aux poids lourds de l’art contemporain&nbsp: face à l’entrée, les visiteurs tombent d’ailleurs face à face avec la White Cube où ils découvrent une colombe aux ailes déployées, flottant dans un bain de formol de Damien HIRST. Cette signature brûlante de l’art contemporain, qui a incarné les excès du marché des enchères en 2007 et 2008, voit désormais plus rarement ses pièces au formol en salles, et les deux œuvres vendues les 12 et 13 octobre chez Sotheby’s Londres étaient de moindre importance que la colombe exposée sur le stand de la White Cube : Thomas (The Twelve Disciples), tête de taureau vendue 490 000 £, soit 785 000 $, et Sacred XX, cœur de mouton transpercé par un poignard, édition de 35, vendue 20 000 £, soit 32 000 $.
Les plus grandes signatures de l’art d’après-guerre et contemporain étaient là, bien souvent représentées sur divers stands : Pablo PICASSO, Joan MIRO, Lucio FONTANA, Louise BOURGEOIS, Anish KAPOOR, Giuseppe PENONE, Christian BOLTANSKI, Cy TWOMBLY, Pierre SOULAGES, etc… des artistes essentiels et des valeurs sûres, côtoyant les nouvelles stars du marché, ceux qui affichent les cotes les plus brûlantes du moment comme Glenn BROWN, Paul MCCARTHY ou Jeff WALL. Les trois artistes ont tous signé de nouveaux records d’enchères époustouflants sur les douze derniers mois : 7,1 m$ pour la toile The Tragic Conversion of Salvador Dalí (After John Martin) de Glenn Brown, 26 juin 2012, Sotheby’s Londres ; 4 m$ pour l’installation Tomato Head (Green) de Paul McCarthy, 8 novembre 2011, Christie’s New York ; 3,2 m$ pour la fresque photographique Dead Troops Talk (…) de Jeff Wall, 8 mai 2012, Christie’s New York.

Le bal des OFF
Face à la Fiac qui soufflait sa 39ème bougie, deux foires off ont atteint l’âge de raison : Show Off et la Slick organisaient leur 7ème édition. A peine plus jeune, Art Elysées confirme un positionnement fort sur les artistes d’après guerre, les abstraits et quelques contemporains. Dans le sillage d’Art Elysées, Design Elysées entre aussi dans les mœurs du marathon des salons parisiens. Pour le salon Cutlog, à la Bourse du commerce, il s’agit d’une 4ème édition avec l’ambition d’un premier salon Cutlog New York, qui se tiendra en mai prochain. La Chic Art fair, gravite aussi autour de la Fiac sous un autre nom, D : Fair , et une orientation expérimentale sur le design. La plus jeune, la YIA (Young International Artists), ouvrait sa seconde édition avec 25 galeries ayant joué la carte d’un unique artiste mis en avant. Après les 4 000 artistes exposés entre la Fiac et les Off « habituelles », l’exposition solo est une solution pertinente pour se démarquer.