Top 10 : artistes indiens

[27/09/2013]

 

Le vendredi, c’est Top ! Un vendredi sur deux, Artprice vous propose un classement d’adjudications par thème. Cette semaine : les dix plus belles enchères jamais enregistrées pour des artistes indiens.

Top 10 : artistes indiens
Rang Artiste Adjudication Oeuvre Vente
1 Raqib SHAW 4 891 680$ «Garden of earthly Delights III» (2003) 12/10/2007 (Sotheby’s LONDON)
2 Anish KAPOOR 3 428 820$ Untitled (2003) 01/07/2008 (Sotheby’s LONDON)
3 Sayed Haider RAZA 3 047 520$ “Saurashtra” (1983) 10/06/2010 (Christie’s LONDON)
4 Tyeb MEHTA 2 829 517$ Untitled (Figure on Rickshaw) (1984) 09/06/2011 (Christie’s LONDON)
5 Anish KAPOOR 2 500 000$ Untitled (1999) 14/11/2007 (Sotheby’s NEW YORK NY)
6 Tyeb MEHTA 2 450 000$ Bulls (2005/07) 23/03/2011 (Christie’s NEW YORK NY)
7 Sayed Haider RAZA 2 194 940$ “La terre” (1973) 30/06/2008 (Christie’s LONDON)
8 Francis Newton SOUZA 2 159 850$ Birth (1955) 11/06/2008 (Christie’s LONDON)
9 Anish KAPOOR 2 100 000$ Turning the world upside Down #4 (1998) 10/05/2011 (Sotheby’s NEW YORK NY)
10 Anish KAPOOR 2 000 000$ Untitled (1999) 14/11/2006 (Sotheby’s NEW YORK NY)

 

L’Inde en est à ses balbutiements en tant que place de marché pour l’art, mais son vivier d’artistes d’excellence et son important potentiel d’acheteurs sont surveillés de près par les grands acteurs du monde de l’art depuis une vingtaine d’années déjà. Christie’s prévoit notamment d’ouvrir sa 12ème salle de ventes à Bombay, certainement courant décembre 2013, en centrant l’activité de cette salle sur l’art indien. Cette implantation fait partie d’une stratégie de développement et de valorisation des signatures modernes et contemporaines indiennes, initiée en 1995 à Londres (première vente d’art contemporain indien à Londres). En vingt ans, la place de marché londonienne s’est ainsi imposée comme la capitale commerciale de l’art indien, d’autant que les artistes phares ont souvent élu domicile sur place. Six adjudications de ce Top 10 sont ainsi frappées à Londres contre quatre à New York. Elles récompensent en priorité Raqib SHAW et Anish KAPOOR, tous deux installés dans la capitale britannique.

La sanction de l’art par l’argent ne récompense pas forcément l’ensemble d’une carrière. Sur des signatures émergentes, elle anticipe parfois la valeur d’un artiste. C’est le cas de Raqib Shaw, né en 1974, qui s’impose à la fois comme le premier et le plus jeune du classement. Son marché aux enchères est pourtant le plus immature, puisque l’artiste fit son entrée en salle en 2006. Raqib Shaw est installé à Londres depuis 1998 et l’engouement qu’il a suscité en 2007 pour une œuvre payée plus de 5,5 m$ frais inclus est à la mesure du parcours prestigieux dont il a bénéficié. Le soutien de la galerie White Cube et l’exposition de Garden of earthly Delights III au MoMA en 2006 ont constitué des pedigrees de choix pour que cette œuvre d’envergure quadruple une estimation haute donnée à 600 000 £ (Garden of earthly Delights III a atteint 2,4 m£ à Londres le 12 octobre 2007) et signe un record pour une œuvre d’art contemporain indien. Ces six dernières années, Raqib Shaw n’a plus enregistré d’enchère millionnaire : les œuvres présentées depuis sont certes moins importantes mais ce coup de marteau record est aussi un épiphénomène dû à un cru 2007 hyper-spéculatif.

L’euphorie des enchères l’aura porté à un seuil de prix bien plus important que celui d’Anish Kapoor (près de 1,4 m$ séparent leurs records respectifs), de 20 ans son aîné, et dont la carrière internationale est l’une des plus matures qui soit. Il n’est pas surprenant que Kapoor détienne quatre des dix meilleures enchères de l’art indien et que son palmarès affiche 22 adjudications millionnaires. Il est une valeur sûre de l’art contemporain, dont la cote a grimpé de plus de 300 % sur la décennie et dont le marché échappe au haut de gamme à tout prix (plus du tiers de ses œuvres sont accessibles pour moins de 10 000 $ grâce au marché des multiples).
Matures également sont les marché de Francis Newton SOUZA, Sayed Haider RAZA et Tyeb MEHTA, tous nés dans les années 1920 et plébiscités en Inde comme en Occident. L’étape suivante sera celle de la valorisation de ces signatures dans les salles de ventes indiennes, car l’explosion du marché de l’art indien en Occident à partir de 2006 a réveillé les ambitions entre New Delhi et Bombay et participé à l’émergence de maisons de ventes telles qu’Osian, Triveda Fine Art (également galerie d’art) ou encore Bid & Hammer Actionneers, Bangalore à New Delhi, et Asta Guru à Bombay.