Stabilité des prix à l’aube des ventes de printemps

[20/03/2003]

 

Depuis le début de l’année, en dépit des événements géopolitiques actuels, le prix des œuvres d’art se maintient par rapport à l’année dernière. En 1991, avec la crise de l’économie japonaise, la guerre du Golfe avait été l’un des facteurs déclenchant la crise traversée par le marché de l’art durant la première moitié des années 90’. Après avoir atteint des sommets en mai 1990, avec le record absolu de 75 millions de dollars pour le Portait du Docteur Gachet de Van Gogh, le marché de l’art s’était très vite écroulé à la suite du retrait des principaux acteurs de la bulle spéculative. 12 ans plus tard, les doutes saisissent non plus les acheteurs, mais les vendeurs d’œuvres d’art.

Traditionnellement l’activité des mois de janvier et février est plutôt réduite – les transactions de ces deux mois en 2002 ne représentent que 8,8% du volume annuel – mais les tendances sont claires. Alors qu’en 2002 nous assistions à une hausse permanente du taux d’invendus, depuis le début de l’année 2003 cet indicateur est à la baisse.

Artprice Index de la peinture (février 2001 – février 2003)base 100 en février 2001 © Artprice

En janvier/février 2003, le taux d’invendus est de 31,5% contre 32,5% un an auparavant. Ce changement de comportement résulte d’une très forte chute du volume de ventes. Les acheteurs ont de moins en moins de choix suite à la raréfaction de l’offre. Cherchant à protéger leur patrimoine, les collectionneurs mettent de moins en moins d’œuvres sur le marché. Le nombre de ventes cataloguées ne cesse de diminuer. Concernant le Fine Art, pour le mois de janvier, le nombre de vacations cataloguées est passé de 620 en 2002 à 400 en 2003.
Cette réduction a aussi des avantages : elle contribue à maintenir le niveau des prix. Pour la peinture, l’indice des prix est de février 2003 au même niveau que celui de novembre 2002 et sensiblement identique à celui de février 2002. Selon l’Artprice Index, 100 euros investis en février 2001 dans une peinture valent en moyenne 109,5 euros en février 2003.

Ce maintien du niveau des prix est de bon augure à quelques semaines des grandes ventes new-yorkaises. Elle devrait favoriser les surenchères au cours des ventes prestigieuses. Reste à savoir si les maisons de vente parviendront à remplir les catalogues avec des œuvres de qualité.