Roberto Matta : 165% de hausse des prix en 5 ans

[18/12/2002]

 

L’un des derniers surréalistes vient de s’éteindre en Italie. Alors que les peintres phares du mouvement sont depuis très longtemps mis à l’honneur aux enchères, l’engouement pour l’artiste chilien semble tardif.

Intégré en 1937 au mouvement surréaliste, il participe à la première Exposition Internationale du Surréalisme à Paris en 1938. Le peintre voyage beaucoup : France, Espagne, Scandinavie, Angleterre, Italie. Lors de son exil aux États-Unis, ses peintures exposées chez Julian Levy ou Peggy Guggenheim marquent les expressionnistes abstraits. Malgré tout, l’artiste reste longtemps dans l’ombre. Deux raisons à cela. Tout d’abord il est exclu du groupe surréaliste en 1948, puis réintégré onze ans plus tard. Ensuite son œuvre fait l’écho de son engagement politique dans les années 1960.

Depuis une dizaine d’année son travail fait l’objet d’une complète réévaluation. 100 euros investis en 1997 dans une de ses œuvres valent en moyenne 265 euros en décembre 2002. Ainsi, la toile Disaster of Mysticism, achetée 1,5 millions de dollars en 1995 est revendue 2,4 millions de dollars en novembre 2001. C’est actuellement la peinture la plus chère de l’artiste. Une autre très belle peinture de 1939, (période préférée des collectionneurs) Inscape (Psychological Morphology No. 104) est aussi passée de nombreuses fois aux enchères. A mesure qu’elle est proposée, les prix de cette toile explosent. Récemment, elle a été adjugée 500 000 dollars en 1994 et 975 000 dollars en 2001 !

Le marché des œuvres de Roberto MATTA touche un public assez large, d’autant que la production est variée. Les collectionneurs sont américains, européens sud-américains. Toutefois les pièces les plus importantes tendent à s’échanger aux Etats-Unis qui réalisent 76% du produit des ventes. Aux peintures qui se vendent en moyenne près de 50 000 dollars s’ajoutent des sculptures et une abondante œuvre gravée.