Places de marché 2004

[06/03/2005]

 

New York : première place mondiale

Avec un chiffre d’affaires de 1 322 millions de $ pour près de 30 000 lots échangés, les Etats-Unis ont une fois de plus confirmé leur hégémonie. Ainsi, les maisons de ventes américaines se sont octroyé 46,5% de part de marché dans le domaine du Fine Art, contre 42% en 2003. Au final, le chiffre d’affaires réalisé aux Etats-Unis a progressé de 45% en un an.

A l’origine de cette importante progression, une progression du volume des ventes (+15%), une spectaculaire hausse des prix cumulée (+18,5% à New York) cumulées à la multiplication d’enchères millionnaires (229 œuvres ont dépassé le millions de $ à New York, contre 132 en 2003). La compétition à la quelle se sont livrés les grands auctioneers ont fait monté d’un cran supplémentaire la qualité des œuvres échangées en 2004. Principal bénéficiaire de cette course aux pièces d’exceptions : New York. Cette ville reste de loin l’écrin idéal pour vendre des œuvres au delà du million de $.

A l’origine de cette incroyable progression : l’inévitable démocratisation du marché de l’art, le retour de la croissance sur les principales places de marché, la baisse du billet vert mais aussi la recherche d’investissement alternatifs. Aux Etats-Unis, si le marché de l’art a rapporté 60 $ en 2004 pour 100 $ investis en 1994, en France la donne est toute autre : 100 € d’œuvres d’art n’ont en moyenne rapporté que 2 € sur 10 ans.

Le marché européen change de visage

Avec 26,9% de parts de marché, Londres occupe la deuxième place mondiale et la première place européenne aux enchères de Fine Art. La conjoncture du marché londonien est calqué sur celui de New York. Tous les indicateurs sont à la hausse : prix (+14% sur douze mois), volume de transactions (+9%), chiffre d’affaires (+22%).
69 lots ont dépassé le million de £. Le plus important résultat a été enlevé par une toile de Vermeer, « Young Woman seated at the Virginals » : 14,5 millions de £. Ce résultat conforte la position de Londres en tant que leader du marché de l’art ancien. Les ventes Old Masters qui y sont orchestrées sont toujours un succès.

Produit des ventes de Fine Art 2004 / Répartition par pays de ventes

Subissant une conjoncture économique bien moins favorable et le poids de l’euro, les œuvres d’art échangées en France n’ont pas profité de la croissance américaine. En 2004, les prix des œuvres d’art vendues à Paris ont baissé de 2%. Cette dépréciation les ramène à leur niveau de juillet 2000, juste avant les premiers signes du crac boursier. Sous de tels auspices, rien d’étonnant à ce que le marché hexagonal soit l’un des seuls à avoir vu son chiffre d’affaires baisser en 2004 (-1% par rapport à 2003). Au total, les parts de la France sont tombé de 9,2% à 7,2% entre 2003 et 2004.
Malgré tout, la France, formidable grenier d’œuvres d’art, reste la première place en terme de volume de transaction.

Les parts du marché de l’Italie, dans le domaine du Fine Art s’élèvent ainsi à 3,5% au premier semestre 2004. Ce qui place l’Italie à la 4ème place dans le classement Artprice des pays par chiffre d’affaires, juste devant l’Allemagne, rétrogradé cette année à la cinquième position. En 2004 les deux pays se tenaient encore au coude à coude. Mais aujourd’hui, l’Allemagne ne pèse plus que 2,9% du marché. Alors que le chiffre d’affaires réalisées aux enchères de Fine Art par l’Italie a progressé de 32% par rapport à l’an dernier, en Allemagne la hausse n’est que de 8%. En plus d’une faible progression des volumes (+3%), l’Allemagne enregistre une diminution générale des prix. En effet, les volumes échangés sont pratiquement stables. Près de 25 000 lots ont changé de main. Particularité du marché Allemand : la prédominance des œuvres multiples. Le tiers des transactions sont des estampes. Dans les autres places de marché, ce segment ne représente traditionnellement que 15% des lots. Or, l’estampe est le seul médium dont les prix sont en baisse depuis quelques mois.