OP’ART – Regain d’intérêt pour les illusions optiques

[02/04/2006]

 

Les artistes de l’Op’art exploitent les capacités de notre perception rétinienne pour provoquer de multiples métamorphoses sur une surface fixe et bi-dimensionnelle : la surface-tableau. Ces artistes piègent notre regard par des illusions optiques, jouant avec le phénomène de la persistance rétinienne ou prenant en compte le déplacement du spectateur face à l’œuvre. Celle-ci, constamment changeante, semble alors se doter d’une vie propre et développer d’autres formes, d’autres couleurs, d’autres lumières.

Après une baisse sensible des prix au cours des années 1990’, la cote des artistes phares de l’Op’Art ne cesse de grimper. Aujourd’hui, elle est au même niveau qu’en 1990, au pic de la bulle spéculative.

Victor Vasarely est un artiste phare de l’art optique et certainement le mieux connu du grand public pour avoir décliné nombre d’affiches dites psychédéliques à la fin des années 1960. Son abstraction géométrique explore les effets optiques et crée l’illusion de formes ou de volumes. Victor VASARELY bénéficie d’un réel engouement qui se traduit par une belle progression de sa cote, puisqu’il affiche une progression de plus de 104% entre 2000 et 2005. Rares sont ses œuvres qui dépassent les 100 000 EUR quoique, depuis 2005, ses records aux enchères augmentent en fréquence. Sur les 9 tableaux qui ont atteint ce seuil, 4 ont été adjugés en 2005. La moitié de ses adjudications sont inférieures à 500 EUR car les multiples dominent le marché. Selon le nombre de tirages et leurs dimensions, ces œuvres s’échangent entre 100 et 500 EUR en moyenne, mais il était possible d’acquérir le 18 février dernier chez Susanin’s à Chicago un tirage de bonne dimension (71.12 x 60.96cm) pour 63 EUR seulement !

Une autre figure majeure de ce mouvement est l’artiste israélien Yaacov AGAM dont la commande la plus importante est le célèbre Salon Agam (1974) pour le président Georges Pompidou. D’une grande complexité visuelle, il immerge le spectateur dans une orchestration de formes et de couleurs provoquant le sentiment de la quatrième dimension. La dimension temporelle est un élément clé dans la recherche plastique d’Agam et la participation du spectateur devient de fait indispensable à la vie de celle-ci. Tout comme Vasarely, son travail bénéficie d’un regain d’intérêt depuis 2003 et signe un nouveau record pour une peinture sur aluminium des années 1970, Apparences qui fut adjugée 70 000 USD en mars 2005 (soit 52 367 EUR, Sotheby’s NY). Autre point commun avec Vasarely et avec les artistes de l’Op’art en général : le nombre important de multiples proposés. Ses sérigraphies en couleurs sont accessibles entre 100 et 800 EUR.

Après avoir commencé à peindre dans une manière proche de l’impressionnisme, l’artiste anglaise Bridget RILEY s’oriente vers le pointillisme en 1958, produisant principalement des paysages. Dans les années 1960 elle se lance dans l’exploration des potentialités dynamiques de phénomènes optiques. Ses œuvres, dès lors constituées d’éléments basiques, font apparaître des effets complexes d’espace, de mouvement, de lumière et de couleurs. Sa cote est en constante croissance ces dernières années si bien que 100EUR investis en 1997 dans l’une de ses œuvres valaient 923 EUR en moyenne en 2005 ! Riley est mieux cotée que Vasarely ou Agam. Ses sérigraphies en couleurs s’échangent entre 2000 et 5000 EUR, et comme eux, ces derniers mois furent le théâtre de records en vente : son acrylique Persephone 1 datée de 1969 s’envolait en février 2006 chez Sotheby’s Londres pour 517 411 EUR !