Novembre aux enchères

[14/11/2017]

Les collectionneurs et les professionnels jugent la période particulièrement propice aux belles ventes. En attestent les nombreux chefs-d’œuvre aperçus récemment aux enchères. A nouveau, plusieurs pièces extrêmement rares sont mises en ventes au cours du mois de novembre entre Paris et New York. Des œuvres signées Van Gogh, De Vinci, Bacon et Warhol mènent les grands moments d’un mois de novembre particulièrement faste dans le petit monde du marché très haut de gamme.

Man Ray millionnaire

La semaine dernière à Paris, les férus de photographies partaient en quête de nouveaux trésors pour compléter leur collection. Les sociétés d’enchères ont profité de l’effervescence générée par le grand salon Paris Photo pour organiser des ventes thématiques dédiées au genre. L’épreuve la plus attendue de la semaine était une photographie mythique signée MAN RAY (1890-1976)Noire et Blanche (1926), issue de la collection de Thomas Koerfer et vendue chez Christie’s le 9 novembre 2017. Cette image emblématique, estimée entre 1 et 1,5 millions d’euros (1,1-1,7 m$) est finalement partie pour 3,13 m$ devenant la photographie la plus chère de Man Ray.

Boundless Dubaï

Cette vente curatée par Sotheby’s en fonction des goûts et des attentes des dubaïotes a été l’une des plus éclectiques de ce mois de novembre. Parmi les 106 lots mis en vente le 13 novembre 2017 dans le cadre de Boundless Dubaï, un portrait de Salomé peint en 1901 par l’artiste libanais Khalil Saleeby côtoyait aussi bien une installation au néon de Kader ATTIA (DEMO(N)CRACY estimée 30 000-40 000$, vendue 50 000$), une photographie du désert de Namibie par Salgado (Namibia estimée 10-15 000$ mais invendue), et la première édition du pèlerinage à la Mecque et à Médine de Saleh Soubhy (estimée 3 000 – 4 000$ vendue 6 000$). Les enchères ont commencé certes un peu en dessous de 1 000 $, mais la toile d’Ali BANISADR a atteint un prix fort : 459 000$.

Léonard de Vinci : l’oeuvre de l’année

L’oeuvre la plus attendue de l’année passe cette semaine sous le feu des enchères : Le Sauveur du Monde de Léonard de Vinci est estimé 100 m$ par la maison Christie’s. S’il partait pour ce montant, sa chute de valeur serait de 21 %, comparé aux 127,5 m$ déboursées par le collectionneur russe Dmitry Rybolovlev en 2013 pour son acquisition. Ce montant pourrait toutefois être largement dépassé le 15 novembre à New York.

85 millions pour deux œuvres

Jeudi 16 novembre 2017, Sotheby’s donne une vente d’art contemporain très attendue à New York. Parmi les 74 œuvres proposées, plusieurs sont estimées au-delà du million de dollars. Dubuffet, Louise Bourgeois et Basquiat devraient à nouveau passer le seuil des 10 m$… mais le clou de cette vacation très haut de gamme tient surtout à la dispersion d’un triptyque de Francis BACON représentant sa muse George Dyer et à celle d’une grand portrait de Mao par Andy WARHOL : ces oeuvres pourraient générer 85 millions à elles seules.

Deux Gauguin à vendre

Portée par une une fastueuse rétrospective au Grand-Palais de Paris et par une biographie cinématographique dans laquelle il est incarné par Vincent Cassel, Paul GAUGUIN est plus que jamais d’actualité. Le moment est donc propice pour vendre ses oeuvres mais les toiles en circulation sur le marché sont rarissimes. Sotheby’s étaye néanmoins son catalogue Impressionniste et Moderne du 14 novembre avec deux oeuvres intéressantes. Tout d’abord un dessin, Eve bretonne, de 1889, estimé entre 800 000 et 1,2m$, puis une huile sur toile de l’époque tahitienne, Cavalier devant la case, attendue entre 4 et 6 millions de dollars. Cette œuvre fut achevée en 1902, soit quelques mois avant le décès de l’artiste. Depuis la bulle spéculative des années 1980 où le prix des œuvres impressionnistes et post-impressionnistes ont grimpé en flèche, les prix de Gauguin ne sont cependant jamais retombés. Sortis intacts de la dernière crise financière, ils s’envolent de nouveau aujourd’hui.