Nouvelle flambée pour les chinois

[03/12/2013]

 

Après les performances hors normes atteintes mi-novembre pour sa vente d’art d’après-guerre et contemporain, Christie’s ouvrait un autre chapitre dédié à l’art contemporain asiatique à Hong Kong. Même période de création, autre champ culturel, autre place de marché, nouvelle performance pour Christie’s qui affiche une performance de 102 m$ pour la seule vente de prestige du 23 novembre, son second record pour Hong Kong, avant de dégager 36 m$ de plus le lendemain pour les ventes de jour.

Dans le sillage des nouveaux records de l’art contemporain occidental, le marché de l’art asiatique maintient son continuum qualitatif et spéculatif. Alors qu’une nouvelle page s’est écrite pour Christie’s le 12 novembre 2013 avec la seconde meilleure vente de son histoire, la multinationale tire sa place de marché hong-kongaise vers le haut. Sa vente de prestige de Hong Kong le 23 novembre présentait 67 lots seulement, sélectionnés avec le plus grand soin. Résultat : 96 % des oeuvres ont trouvé preneurs et six nouveaux records d’artistes ont été enregistré.

Hong Kong est la quatrième place de marché pour la vente d’art contemporain avec 9 % des recettes mondiales, derrière New York, Londres et Pékin mais devant Paris. Les niveaux d’enchères y sont de plus en plus forts, en témoigne le sommet absolu qu’atteignait Sotheby’s en octobre 2013 pour Zeng Fanzhi, lorsque son The Last Supper fut adjugé l’équivalent de 20,64 m$, soit 23,27 m$ frais inclus (The Last Supper, 2001, 220 cm x 395.0 cm, le 5 octobre 2013). Le 23 novembre, Zeng Fanzhi fut une fois encore la vedette de la vente Christie’s, avec 12,9 m$ frappés pour son Hospital Triptych No. 3 (soit 14,6 m$ frais inclus).
ZENG Fanzhi est aujourd’hui l’artiste contemporain chinois le plus coté et s’inscrit dans le Top 5 des artistes contemporains internationaux. Apparu pour la première fois sur le marché des enchères en 1998, il décroche un premier million en 2007 en multipliant par onze son estimation basse. Zeng Fanzhi devient alors le fer de lance de la création chinoise de la seconde moitié du XXème siècle, l’artiste apte à faire face aux performances des occidentaux les plus cotés. A partir de son exceptionnel résultat de 2007, les collectionneurs se ruent cette signature brûlante… Le marché frappe de plus en plus fort, tant et si bien que ses prix records correspondent aujourd’hui à ceux atteints par Jeff Koons en 2007. Or, Koons a récemment défrayé la chronique avec une enchère de 52 m$ pour le Balloon Dog (Orange) vendu le 12 novembre chez Christie’s New York… Dans la compétition effrénée que se livre l’Est et l’Ouest aux enchères, la fine fleur des artistes chinois n’a pas dit encore son dernier mot.

Les prix grimpent indéniablement pour CHU Teh-Chun (nouveau record flirtant avec les 8 m$ prix marteau pour une abstraction sans titre de 1963, Untitled se vend l’équivalent de 9 117 720 $), pour LUO Zhongli (Spring Silkworms cédée l’équivalent de 5,547 m$), pour LEE Man Fong (Bali Life, vendue 3,999 m$), tous récompensés d’un nouveau record millionnaire à l’issue de la vacation du 23 novembre. Par ailleurs, l’ascension des prix pour les plus belles pièces tirent vers le haut des oeuvres plus modestes : on s’arrache les lithographies de ZAO Wou-Ki (le lot de quatre planches d’Elégie pour Jean-Marie cote 15 480 $ le 24 novembre 2014 mais ce même lot peut passer le seuil des 70 000 $ comme ce fut le cas le 26 mai 2013 chez Christie’s Hong Kong) et les oeuvres de TING Walasse enterrent leurs estimations (I Very Shy se vendait 50 000 $ au-dessus des prévisions le 24 novembre chez Christie’s avec une enchère finale de 245 100 $).

Galvanisés par la haute tenue du marché très haut de gamme, le marché de l’art se fait de plus en plus dense à Hong Kong. Le 24 novembre, plus de 700 oeuvres étaient données à digérer par Christie’s, près de 400 trouvaient leurs acheteurs.