Max Beckmann (1884-1950)

[04/05/2003]

 

Après le Centre Georges Pompidou (Paris) et la Tate Modern (Londres), le MoMA accueillera à son tour la rétrospective Beckmann à partir du 26 juin 2003. En vente publique, cet artiste s’est illustré comme le détenteur du record mondial pour une peinture allemande.

Né à Leipzig, en Allemagne en 1884, Max Beckmann fait des études dans différentes villes d’Europe. Peintre accompli, il rejoint la Sécession berlinoise dès 1905. En 1914, infirmier volontaire, il assiste à l’horreur des tranchées. La guerre lui inspirera de noirs gravures et dessins. Jusqu’alors impressionniste, les horreurs de la guerre orientent son œuvre vers l’expressionnisme jusqu’en 1925, où il expose au Manheim avec les artistes de la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit) (Otto DIX, Christian SCHAD, George GROSZ etc.). Il y exprime un réalisme social assez corrosif. Petit à petit, son art s’apaise quelque peu. Les contours restent rigoureux, mais les formes deviennent moins anguleuses et brisées. Des couleurs vives apparaissent.
Max Beckmann vient à plusieurs reprises en France et s’installe à Paris en 1929. Il se voit reconnu en 1931 par une grande exposition à la Galerie de la Renaissance à Paris. Sa reconnaissance s’étend à l’Allemagne, par l’exposition qui lui est consacrée à la Nationalgalerie de Berlin en 1932. Mais après avoir été condamné comme artiste “décadent” par la propagande nazie, il émigre aux Pays-Bas en 1937.

Que trouve-t-on aux enchères ?

Sa production compte plus de 800 peintures. Mais c’est l’estampe qui domine le marché avec 91% du volume de transactions. Certaines gravures peuvent monter jusqu’à 150 000 – 200 000 euros. Mais la majorité d’entre elles reste très abordable : 90% des estampes s’adjugent moins de 20 000 de euros et 60% moins de 4 000 euros. En tout, ce sont 113 productions de l’artiste qui ont été adjugées en 2002. Les œuvres les plus recherchées sont celles des années 1930 ainsi que les autoportraits et les figures féminines. C’est l’artiste le plus cher de la Neue Sachlichkeit avec un record à 20,5 millions de dollars grâce à Selbstbildnis mit Horn (Sotheby’s New York, le 10 mai 2001), toile acquise par Ronald S. Lauder, le fondateur de la Neue Galerie de New-York. Beckmann rafle huit des dix plus fortes adjudications d’œuvres de la nouvelle objectivité durant la dernière décennie.

Les places de marché

Londres et New-York sont les lieux de vente privilégiés pour les œuvres majeures de Max Beckmann. On en retrouve régulièrement dans les ventes thématiques « German and Austrian Art ». Les acheteurs sont essentiellement européens. L’Allemagne propose fréquemment aux enchères des estampes peu onéreuses. De fait, c’est la première place de vente en terme de volume de transactions : il s’y échange 56% des œuvres de Max Beckmann. Pourtant cette masse de volume d’échanges ne génère que 3% du chiffre d’affaires sur la période 1999-2002.

Acheter / vendre

Sa cote a bien progressé et comme l’illustre le fameux record en 2001, les très belles toiles devenues rares s’arrachent. Globalement, 100 euros investis en 1997 dans une œuvre de Max Beckmann valent en moyenne 180 euros en 2002. Même le marché est stimulé par les ventes de peinture, la hausse du prix des dessins est importante. En moins d’un an, certains ont vu leur prix doubler, à l’image d’un Nu Masculin, acheté 3 800 euros en décembre 1998 et revendu 6 900 euros au mois de mai suivant par la maison Dörling, à Hambourg. L’engouement des acheteurs est manifeste sur l’évolution du taux d’invendus, passant progressivement de 30% en 1999 à 18% en 2002. Faisant face à une large demande, les petites estampes connaissent une hausse des prix plus importante. Ainsi, Am Klavier, une eau-forte de petite taille de 1913 adjugé 900 euros en avril 2002, valait moins de 500 euros 3 ans auparavant.

    Max Beckmann (1884-1950)Artprice Index toutes catégories, base 100 en janvier 1997, devise : EUR   Max Beckmann (1884-1950) Nombre de lots vendus aux enchères   Max Beckmann (1884-1950) Parts de marché Répartition par pays du chiffre d’affaires réalisé entre 1999 et 2002 © Artprice