Maurice de Vlaminck – Un instinct fauve

[07/04/2008]

 

Le musée du Luxembourg accueille jusqu’au 20 juillet 2008 une exposition dédiée aux œuvres des années 1900 – 1915, durant lesquelles les recherches qu’il mena aux côtés de Derain à Chatou furent essentielles au renouvellement de la peinture en ce début de XXème siècle.

Aux enchères, les paysages de cette période sont aussi les plus valorisés. Il détient ainsi le record avec un paysage de Chatou, adjugé 6,5 millions de £ (9,3 M.$) le 02 juin 2004. Ce tableau daté 1906 est à ce jour le tableau du fauvisme le plus cher du marché. Il avait été acheté au marteau par Alain Delon en 1989 pour 6,5 millions de $. Fait plutôt rare, sur près de 20 ans, entre 1988 et 2006, le cote de Vlaminck est restée pratiquement stable. Toutefois, les rares toiles de la période fauve tendent à s’arracher depuis quelques mois. Ainsi, Maisons au bord de la Seine à Chatou, une œuvre de 1905-1906 estimée 1,6 – 2,2 millions de £ a trouvé preneur pour 2,4 millions de £ en juin 2007. L’œuvre avait été adjugée 1,4 millions de £ en 1989. Même les œuvres sur papier commencent à s’envoler. Forêt, une encre de chine de 1953 au format raisin est partie pour 7 000 € en mai dernier chez Christie’s Paris alors qu’elle n’avait pas trouvé preneur un an auparavant à la fourchette basse de 6 000 €. Au-delà du thème apprécié des paysages, Vlaminck a aussi peint de nombreux bouquets. Ces natures mortes sont nettement moins valorisées aux enchères, jusqu’à deux fois moins qu’un paysage de mêmes époques et formats. Même les œuvres florales des années fauves trouvent difficilement preneur, à l’image d’un Bouquet de fleurs de 1907-1908 ravalé en juin 2003 chez Sotheby’s London pour une estimation basse de 18 000 £.

La cote des œuvres de Vlaminck offre peu de possibilités d’achat à moins de 10 000 €. Sous ce seuil, l’amateur peut dénicher quelques rares encres de chine, car sa production sur papier est essentiellement gouachée. Or, ses aquarelles et gouaches sont souvent de larges formats qui s’échangent aux alentours de 15 000 – 20 000 €, à l’image de Paysage campagnard, une aquarelle adjugée 28 000 CHH (16 000 €) à la Galerie du Rhone en décembre 2007.

Pour des budgets nettement inférieurs, les amateurs peuvent se consoler avec un large marché de lithographies. Il en passe très régulièrement aux enchères un peu partout dans le monde, et la plupart se négocient moins de 300 €. Ainsi, en Allemagne, chez Winterberg Arno, La Rue de le Glacière, une gravure de 1937 est partie pour 120 € en mai 2007. Personnage sur un chemin, une eau-forte estimée 300-500 €, a été dispersée 150 € chez Martin-Chausselat à Versailles. Aux Etats-Unis, Montmartre Street Scene a été vendue l’équivalent de 161 € par l’auctioneer Charlton Hall Galleries en février 2008. Mais ce segment de marché, s’il est l’occasion d’entamer une collection, offre peut de chance de gain. Leur cote est parfaitement stable depuis des dizaines d’années. Par exemple, La Plaine de Boissy-les-Perches, une eau-forte de 1923-1925 est passée une dizaine de fois aux enchères sur dix ans. A chaque fois, la pièce a trouvé preneur dans une fourchette de 350 à 550 €.

Son travail sur céramique est peu connu du grand public. Confidentiel, il ne développe pas les mêmes sujets que ceux abordés sur toile ou papier. Ces décors stylisés d’assiettes et de plats dépassent rarement les 2 000 – 3 000 €, même en parfait état. Certaines grands vases peuvent s’arracher plus de 10 000 €, comme celui de 35cm de haut présentant une importante composition florale, adjugé 48 000 € en juin 2002 chez Piasa.