Maurice de Vlaminck. 1958-2018

[20/02/2018]

L’année 2018 marque les 60 ans du décès de Maurice Vlaminck. A l’heure ou la ville de Vernueil espère lui construire un musée, la ville de Mexico lui rend le plus bel hommage, avec une grande exposition au sein du futuriste musée Soumaya.

Fils de musicien, Maurice DE VLAMINCK est un peintre autodidacte qui ne troqua définitivement l’archer et le vélo, ses deux premières sources de revenu, que vers 1900, en travaillant la peinture aux côtés d’André Derain. La découverte du travail de Van Gogh sera une source d’inspiration essentielle dans son travail, un travail exposé en 1905 au Salon d’Automne aux côtés d’Henri Matisse et de Derain. D’après Matisse lui-même : «Vlaminck criait son enthousiasme. Il faut peindre avec des cobalts purs, des vermillons purs, du Véronèse pur». L’exposition de 1905 fut le berceau d’un nouveau courant où la couleur pure et les traits incisifs ont valu aux artistes l’appellation de « fauves » par le critique d’art Louis Vauxcelles.

Energie et éclat chromatique marquent ses toiles fauves, de plus en plus disputées bien que la cote de Vlaminck s’avère relativement stable sur l’ensemble de sa production. Aux enchères, les paysages de cette période sont aussi les plus valorisés. Le record absolu de Vlaminck revient à une toile peinte en 1905, année historique considérée comme la première année fauve. Intitulée Paysage de banlieue, elle s’est vendue pour 22,4m$ en 2011, chez Christie’s à New York. C’est là, à New York, que les meilleures œuvres partent se vendre de plus en plus fréquemment lorsqu’elles ne partent pas pour Londres. Un bon signe pour le rayonnement de l’artiste auprès des grands collectionneurs étrangers, mais un mauvais signe pour le patrimoine français qui voit partir les meilleures pièces. Voilà déjà 10 ans qu’aucune enchère millionnaire n’a été frappée en France pour cet artiste, contre plusieurs dizaines d’adjudications millionnaires à l’étranger.

Les toiles de pleine période fauve se font de plus en plus rares. Pas une seule n’a alimenté les enchères au cours de l’année 2017, ni à Paris, ni à Londres, ni à New York, ni même ailleurs… Le marché est par contre très bien fourni en œuvres postérieures à la période fauve, notamment des œuvres de la période 1920-1940. Les paysages et les natures mortes de cette époque portent toujours cette touche énergique caractéristique de Vlaminck, mais les couleurs plus terreuses imprègnent l’ambiance générale d’une certaine mélancolie. Plus d’une centaines de tableaux ont été mis aux enchères dans le monde au cours de l’année 2017, jusqu’au Japon, où l’artiste est particulièrement bien apprécié. Et la plupart de ces œuvres ne sont pas inabordables, puisqu’un budget de 25 000 à 35 000$ donne accès à un large choix de peintures post-fauvisme en circulation.

Fait rare par rapport aux autres artistes modernes : les œuvres sur papier bien datées peuvent atteindre le prix de travaux à l’huile, c’est à dire qu’elles peuvent passer les 30 000$ dès lors que les compositions à la gouache sont bien abouties. Au-delà du thème apprécié des paysages, Vlaminck a aussi peint de nombreux bouquets. Ces natures mortes sont nettement moins valorisées aux enchères, jusqu’à deux fois moins qu’un paysage de mêmes époques et formats. La cote des œuvres de Vlaminck offre peu de possibilités d’achat à moins de 5 000$. Sous ce seuil, l’amateur peut dénicher quelques rares encres de chine, car sa production sur papier est essentiellement gouachée. Néanmoins, en suivant de près l’actualité des ventes aux enchères, il est encore possible de trouver des œuvres gouachées ou aquarellées pour moins de 10 000$, à l’image d’un Village au bord de rivière vendu au milieu de l’été 2017 à Brest, par la maison de ventes Thierry-Lannon & Associés.