Marché de l’art en France : chute des prix de 15% en 6 mois Marché de l’art en France : chute des prix de 15% en 6 mois

[08/08/2004]

  L’engouement des collectionneurs d’art anglo-saxons n’aura pas traversé toutes les frontières. La France, première place de marché en terme de volume de transactions, a perdu durant cette saison 8,2% de chiffre d’affaires par rapport au 1er semestre 2003. Les 123 millions de dollars qu’elle a capitalisés durant ces 6 mois d’enchères ne lui octroient que 7% du marché contre 10,3% un an auparavant. Les effets positifs de la réforme 2001 ne semblent pas résister à l’intensité de la concurrence internationale.
En 2004, les plus prestigieuses sessions parisiennes n’ont pas été à la hauteur de la vente Breton d’avril 2003. Sur les 1530 ventes cataloguées orchestrées entre le 1er janvier et le 30 juin 2004, aucune n’a rapporté plus de 10 millions d’euros. La plus importante revient à la vente de tableaux anciens dirigée par Piasa le 25 juin avec un total de 6,2 millions d’euros (hors frais). Au cours de cette vacation, a été dispersé le seul tableau ayant franchi en France le seuil du million d’euros : la nature morte d’Ambrosius Bosschaert (1573-1621) intitulée « Bouquet de roses, tulipes et muguet […] » s’est arrachée 2,4 millions d’euros. N’oublions pas qu’au 1er semestre 2003, 10 œuvres avaient atteint le million d’euros.
En sus de ces médiocres résultats, on constate une baisse généralisée des prix des œuvres d’art sur le marché hexagonal. Alors que le Royaume-Uni et les Etats-Unis affichent une progression des prix galopante de plus de 14% en 6 mois, sur le même laps de temps, l’Artprice Global Index de la France subit une baisse de 15%. Toutefois, le programme de la rentrée (en outre, sont attendues les ventes des collections Mira Jacob et Madeleine Castaing chez Sotheby’s et de la collection Julien Levy chez Tajan) pourrait bien rétablir le cap.