Marché de l’art 2004 : prix toujours en hausse

[10/06/2004]

 

Les quelques récents records célébrés à New-York, comme l’exceptionnelle enchère de 93 millions de $ pour le Garçon à la Pipe de Picasso, pouvaient le laisser présager : les prix des œuvres d’art grimpent encore. Déjà en hausse au cours du premier trimestre, ils ont progressé de plus de 2% depuis avril. Même le segment de la photographie, plutôt à la traîne depuis 2 ans, est de nouveau en pleine progression.

A l’origine de cette incroyable croissance : l’inévitable démocratisation du marché de l’art, le retour de la croissance sur les principales places de marché, la baisse du billet vert mais aussi la recherche d’investissement alternatifs, notamment aux Etats-Unis.

Artprice Global Index (1990 – mai 2004)
Base 100 en avril 1990 – devise de référence = USD

De un contexte de forte volatilité boursière, les placements en œuvres d’art sont peu risqués mais aussi très rémunérateurs. Au delà du statut de valeur refuge, de nombreux collectionneurs considèrent l’œuvre d’art comme une source de profits, tout en jouissant du plaisir esthétique qu’elle procure. Si l’Artprice Global Index montre qu’en moyenne 100 $ investis en janvier 2002 ont rapporté 20 $ en moyenne en mai 2004, parfois les opérations menées par les plus avisés des collectionneurs peuvent être particulièrement juteuses. Parfois quelques mois suffisent : Le Peintre et le grand nu de Marc Chagall, acheté 100 000 £ à Londres le 4 février 2003 (soit 40 000 £ en dessous de l’estimation basse), a été revendu 375 000 $ le 6 mai dernier à New York. Peu d’actifs boursiers peuvent se targuer d’afficher un rendement annuel de +220%. Ces «aller-retour» se multiplient dans le domaine de l’art contemporain où les cotes se font et se défont parfois en quelques mois. A titre d’exemple, The way she looks in the morning de Richard Prince s’est échangée 90 000 $ en 2000 et 265 000 $ le 14 mai 2004.

Ce mouvement haussier pourrait bien perdurer. Une indication sur les marges de progressions potentielles : les prix du marché de l’art sont aujourd’hui encore de quasiment 12% inférieur à leur plus haut niveau, atteint en avril/mai 1990, et ce seuil n’est sûrement pas un niveau plafond.