L’indice de référence des artistes « blue chip » surperforme le S&P500

[27/12/2019]

sur le long terme et enregistre une hausse de +3,3 % en 2019

Les marchés boursiers américains ont fait preuve d’une santé prodigieuse cette année : la valeur du S&P500, qui atteignait 2 510 pts au premier jour de l’an, a grimpé jusqu’à 3 190 pts mardi 17 décembre. C’est une croissance de +26,2 % sur 12 mois, soit plus d’un quart de la valeur historique de cet indice fondamental.

Sur la même période, le prix des œuvres des artistes « blue chip » du Marché de l’Art enregistrent une progression de +3,3 %. Une croissance beaucoup plus modérée que celle du S&P500 mais toujours positive, qui résulte de deux semestres totalement différents en termes de circulation des oeuvres.

artprice100

Artprice100© vs S&P 500 depuis 2000

thierry Ehrmann, fondateur d’Artprice et président d’ArtMarket.com : « Les artistes qui composent notre indice Artprice100© forment le véritable socle du Marché de l’Art : un socle particulièrement robuste et qui poursuit sa croissance, mais qui ne forme pas cette année la partie la plus performante du Marché de l’Art. Les artistes modernes, qui dominent cet indice, ont laissé d’autres signatures briller au second semestre. Mais comment ne pas se réjouir que les performances de Robert Rauschenberg, Ed Ruscha, Cimabue ou Kaws volent la vedette à Picasso et Modigliani pour changer ? »

Un second semestre très différent du premier

La première moitié de l’année a été marquée par des records saisissants à New York, Londres, Hong Kong… Des records qui ont fait grimper la cote de plusieurs artistes phares, entrés depuis bien longtemps dans la composition de l’Artprice100©, tels que Claude Monet, Paul Cézanne, Andy Warhol ou encore Jeff Koons. Ces résultats ont eux-même eu comme effet de stimuler l’appétit des collectionneurs pour les grandes signatures. Ainsi à la fin du premier semestre, l’Artprice100© affichait une hausse de +16 % et était capable de suivre la progression du S&P500, en hausse de +18 %.

Seulement les chefs-d’œuvre ont été moins abondants en salles de ventes sur la seconde moitié de l’année 2019, comme le montrent par exemple les résultats de Pablo PICASSO. Le génial peintre espagnol, qui pèse à lui seul 9,1 % de la composition de l’Artprice100©, a enregistré une baisse de l’ordre de -8 % du prix de ses œuvres. Mais le ralentissement n’est pas tant attribuable à ses performances 2019, fidèles à sa moyenne, qu’à celles tout à fait exceptionnelles enregistrées pour l’exercice précédent. Le produit de ventes de Pablo Picasso avait en effet battu tous les records en 2018, avec 745 m$ engrangés dans le monde. Alors que treize de ses œuvres avaient dépassé les 10 m$ l’an dernier, 5 « seulement » y sont parvenues en 2019. Dont une seule au second semestre.

Or, il faut de beaucoup d’autres belles performances pour contrebalancer le ralentissement d’une signature aussi influente que celle de Picasso dans l’Artprice100©.

L’Art d’Après-Guerre et l’Art Contemporain s’affirment

La vente de la toile Hurting the Word Radio #2 (1964) a contribué, le 13 novembre 2019, à faire monter la cote d’Ed RUSCHA, +11 % cette année. Mais le poids de cet artiste n’atteint que 0,6 % dans la composition de l’Artprice100©, si bien que cette très belle performance n’a finalement qu’un effet relativement faible sur notre portefeuille. De même, les performances de Nicolas de Staël et d’Albert Oelhen (moins de 0,2 % chacun) ne contribuent que très modestement à l’essor de l’Artprice100©.

Malheureusement, les plus beaux records du second semestre 2019 n’ont pas particulièrement profité à cet indice, puisque les nouvelles stars du marché – à commencer par Kaws et Banksy – n’ont pas encore intégré sa composition. Et que dire des enchères exceptionnelles pour les Maîtres Anciens qui ont enflammé les salles de ventes françaises au second semestre ? Cimabue, le Maître de Vyšší Brod, Artemisia Gentileschi, dont les œuvres beaucoup trop rares en salles de ventes ne permettent pas de considérer leurs auteurs comme des blue-chips du Marché de l’Art.

Il est extrêmement encourageant de constater qu’en période creuse, quand les œuvres maîtresses des grandes signatures du Marché de l’Art se font rares, l’indice Artprice100© continue de progresser.

C’est une autre qualité de cet indice, qui s’ajoute à celle – plus importante encore – de sa résilience face aux crises financières. Alors que le S&P500 avait sombré pendant la crise des subprimes, à la suite de la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008, l’Artprice100© n’avait perdu qu’un quart de sa valeur.

Heureusement, 2020 est pressentie comme une année beaucoup plus riche sur le Marché de l’Art haut de gamme. La dispersion de la collection Macklowe, notamment, devrait profiter aux artistes blue-chips et à l’Artprice100©.

 

LIRE AUSSI : “les-blue-chips-du-marche-de-lart-aussi-performantes-que-les-fleurons-de-leconomie-americaine”