Les ventes « Latin American Art » de New York : sans piment

[01/12/2002]

 

Même si elles ont été plus rémunératrices qu’en 2001, les ventes d’art latino-américaines de novembre affichent un résultat mitigé. L’indice des prix du mouvement, soulignant une hausse des prix de 5% entre janvier et juin 2002 laisse présager des ventes prometteuses. Toutefois, les 14,3 millions de dollars qu’elles ont générés du 19 au 21 novembre 2002 chez Sotheby’s et Christie’s masquent un manque d’enthousiasme des collectionneurs : 39% d’invendus chez Christie’s et 28% chez Sotheby’s. Globalement, près de 50% des lots adjugés n’ont même pas atteint leur estimation basse. Malgré tout, quelques artistes sont sortis du lot.

Pour qu’une vente ai un peu de piment, autant faut-il qu’elle soit relevée. Cette année, une seule œuvre a dépassé le million de dollar. L’adjudication la plus haute a été atteinte le 19 novembre au soir chez Sotheby’s avec Paquete Marfil, une huile sur toile du chilien Claudio BRAVO : 1,4 millions de dollars. Tout comme pour 3 autres artistes durant la soirée du 19 (Alfredo Alfredo RAMOS MARTINEZ, Antonio RUIZet Eduard CRAMOLINI), cette enchère symbolise un nouveau record pour l’artiste.

Grâce à quelques autres bons résultats, la vente de Sotheby’s rapporta 1,76 millions de dollars de plus que celle de Christie’s. Certains lots ont même doublé, voir triplé les estimations les plus optimistes. Ainsi, le premier lot mis en vente par Sotheby’s plaçait la vacation sous les meilleurs auspices : peinte par Miguel COVARRUBIAS, El Hueso, une œuvre sur papier de 1940 s’est arrachée 65 000 dollars, pour une estimation haute de 22 000 dollars. Cette adjudication donna suite à quelques belles surprises en début de vente. Mais dès le lot numéro 16, la chaîne des invendus s’allongea rapidement. Le lendemain, toujours chez Sotheby’s, peu d’emballement. Les collectionneurs saluèrent Helen ESCOBEDO, Noriyuki USHIJIMA Martinez et Diego RIVERA en doublant parfois les estimations, mais restèrent sur leur réserve le reste du temps.

Le succès de Diego RIVERA, manifeste surtout pour ses encres sur papier, se maintint le lendemain chez Christie’s : après de vives surenchères chez Sotheby’s pour Hombre Con Pala (adjugé 35 000 dollars, soit plus de 3 fois son estimation basse) les enchérisseurs déçus ont pu tenter de se rattraper chez Christie’s avec Cortador de Piedras, un dessin de la même veine, daté c-1930. Comme la veille, estimé 20 000 – 25 000 dollars, le très convoité dessin s’envola à 48 000 $. Cependant, cette pièce fut l’une des rares, d’une brève liste de 20 sur 157, a atteindre les estimations hautes chez Christie’s. Ainsi, malgré l’engouement pour ses dessins à l’encre, les plus belles peintures sur toile de Diego Rivera proposées sur ces 3 jours (dans des fourchettes de prix de 350 000 à 600 000 dollars), n’ont trouvé d’acquéreur qu’en dessous des estimations basses