Les stars US de l’art contemporain à moins de 5 000 $

[29/10/2013]

 

En terme d’offre, le coeur du marché de l’art contemporain est accessible à tout amateur : pléthore d’oeuvres – environ 60 % des lots offerts – se vendent en effet entre quelques centaines de dollars et 5 000 $. Cette gamme de prix est substantiellement alimentée d’estampes, dont la demande a largement doublé sur les dernières années, et grâce auxquelles il est possible d’accéder à quelques signatures phares telles que Jeff Koons, Takashi Murakami, Keith Haring, Maurizio Cattelan, Damien Hirst ou encore Anish Kapoor. A travers les trois artistes contemporains (nés après 1945) américains les plus cotés de l’année, voici quelques pistes d’oeuvres abordables, sans se limiter aux seules estampes.

Top 3 américains

Les trois artistes américains les plus performants aux enchères ces derniers mois sont Jean-Michel BASQUIAT, Jeff KOONS et Christopher WOOL. Les recettes annuelles de ces trois mastodontes du marché s’élèvent à plus de 310 m$ (entre juillet 2012 et juin 2013). Le prix des multiples grimpent suivant la hausse de prix des oeuvres majeures, mais une tranche conséquente de la production demeure accessible pour mois de 5 000 $.

Jean-Michel Basquiat

Les œuvres de Basquiat vendues aux États-Unis comptent pour près de 29 % des recettes américaines cette année (juillet 2012- juin2013). Basquiat est ainsi devenu une signature décisive pour la réussite des ventes de prestige de New York, mais encore de Londres et de Paris. La demande et la spéculation sont si vives que de grandes sérigraphies sur toile, généralement limitées sur 10 exemplaires, se vendent plusieurs centaines de milliers de dollars (une grande Untitled de 1983 passait d’ailleurs le seuil du million de dollars en 2013 : adjugée 1,2 m$, soit plus de 1,4 m$ frais inclus, le 7 mars 2013 chez Sotheby’s New York). Pour un budget n’excédant pas 5 000 $, l’amateur accédera à une pochette sérigraphiée de disque vinyle collector (non signée, autour de 400 $), des polaroids pris par l’artiste (non signés, autour de 4 000 $) qui sont autant de souvenirs du petit monde de l’art de la fin des années 80, ou des affiches lithographiques parfois signées (et dédicacées) entre 3 000 et 5 000 $.

Jeff Koons

Héritier du Pop art et inspiré par l’iconographie collective, Jeff Koons met un point d’honneur à diffuser au maximum son travail, le déclinant en éditions d’objets en plus d’estampes. Le second marché regorge si bien de ce type d’oeuvres qu’une grosse moitié des coups de marteau de Koons tombent sous le seuil des 5 000 $. Face à demande boulimique, e marché digère très bien ce type de pièces abordables, notamment lorsqu’elles celles-ci s’avèrent assez emblématiques comme la céramique du Balloon dog,, déclinée en rouge et en bleu, dont chacune est diffusée sur 2 300 exemplaires. Comptez environ 2 000 et 5 000 $ en moyenne un chien rutilant (certains s’envolent tout de même à plus de 10 000 $)… un prix multiplié par dix par rapport aux années 2000-2001. Le prix de ses Puppies, petits vases en porcelaines d’une quarantaine de centimètres de haut produits à 3000 exemplaires ont suivi la même ascension passant de 1 000 $ au début des années 2000 à près de 10 000 $ pour les deux derniers Puppies passés en salles (10 000 $ inclusion faite des frais vendeurs, prix marteau de 8 000 $).

Christopher Wool

Christopher Wool est l’un des artistes les plus performants de la décennie, en témoigne une hausse de son indice de prix de l’ordre de 1 300 % depuis 2003… Son extraordinaire performance de 2012 (il s’est arraché plus de 26 m$ d’oeuvres de Wool en salles, hors frais vendeurs) tient en premier lieu à l’explosion du prix de ses toiles depuis 2010 (69 % des transactions) mais le marché n’est pas avare en multiples (21 % des lots) et 20 % de ses oeuvres sont adjugées pour moins de 8 000 $ (dont 10 % en-deçà de 2 200 $).
Dans les années 90, un dessin de grand format changeait des mains entre 1 500 et 10 000 $… une budget à peine suffisant pour acheter une estampe aujourd’hui. Le marché de Wool n’ayant jamais été si vif, certaines sérigraphies uniques peuvent porter les enchères au-delà des 100 000 $… mais les cas sont rares et même si la demande est très soutenue, il demeure possible de faire quelques acquisitions intéressantes, comme cette aquatinte sur bristol limitée sur 35 exemplaires et cédée 2 000 $ en juillet 2012 chez Christie’s New York (Untitled, from Henry Street Settlement, 2005, prix de vente frais inclus : 2 500 $).

Le succès de ces artistes a ouvert des brèches commerciales et l’amateur doit se montrer prudent avant de se porter acquéreur. Il s’agit d’obtenir des informations sur l’origine de l’édition concernée et sa limitation avérée, ainsi que sur l’importance du sujet dans l’oeuvre de l’artiste, et bien sûr, l’état de la pièce concernée.