Les prix des animaliers galopent toujours

[14/01/2004]

 

Au-delà du mouvement de hausse généralisée, sur la période 1997/2003, les cotes de certains sculpteurs explosent, à l’image de Rembrandt BUGATTI (+317%), de Charles VALTON (+217%) et d’Édouard Marcel SANDOZ (+93%). Leurs progressions sont très représentatives de la montée en puissance de la sculpture animalière. Globalement la cote des sculptures animalières a gagné 50% de valeur entre 1993 et 2003. Attention toutefois : la tendance haussière tend à s’essouffler pour un grand nombre d’artistes tels que Rosa BONHEUR, Emmanuel FRÉMIET ou François POMPON.

Sculpture animalière : évolution des prix (1993-2003)Indice base 100 en 1993

Ainsi, depuis le début de l’année, les prix du segment ont baissé de 12%. Les volumes d’échanges ont baissé d’un tiers en deux ans. Cela tient d’abord à une forte réduction du nombre de lots offerts. Par contre, les collectionneurs sont toujours aussi actifs dans les salles. Contrebalançant ce tarissement de l’offre, à demande constante, le taux d’invendus passe de 42,5% en 2002 à 29% en 2003.
Ce genre est apparu au 19ème siècle avec Antoine Louis BARYEqui reste sans conteste l’artiste le plus prolixe du mouvement avec plus de 200 pièces mises annuellement sur le marché, soit 1/5 de la production du mouvement. Cette abondance rend cet artiste accessible. Malgré une hausse des prix de 143% en 5 ans, la moitié de ses bronzes sont adjugés moins de 4 000 euros. Les pièces les plus recherchées sont celles fondues dans son propre atelier ou celles réalisées par Barbedienne après la mort de l’artiste en 1975, présentant le cachet « FB ». Ses prix n’ont jamais été aussi élevés et le marteau de Christie’s a adjugé le record de l’artiste le 25 avril 2003 : 310 000 dollars pour Angélique et Roger, montés sur l’hippogriffe, seconde version, soit 4 fois l’estimation haute. Ce lot faisait parti de la dispersion d’une collection privée de 160 bronzes de BARYE.

Devant Antoine-Louis BARYE, Rembrandt BUGATTI est le sculpteur animalier le plus cher. Son Lion et lionne de Nubie a été adjugé 533 572 euros (3,5 millions de francs) en 2000 chez Delorme-Fraysse (Paris). A peine 20% des bronzes de cet artiste sont adjugés moins de 30 000 euros. Mais le niveau de ses prix devient tel que la demande s’essouffle : ainsi, après avoir grimpé de plus de 500% en 5 ans, sa cote s’effondre en 2003. Dans des gammes de prix avoisinant 2000 – 3000 euros, les amateurs pourront s’offrir un grand nombre d’œuvres de Pierre-Jules MÈNE, Alfred DUBUCAND, Charles VALTON ou Christophe FRATIN. L’échelle des prix pour une sculpture animalière : de 100 à 500 000 euros.