Les places de marché émergentes

Le marché de l’art est un bon indicateur de la prospérité économique en général d’un pays. Soutenus par de vertueuses croissances, la Chine et l’Inde se révèlent devenir au fil des mois des acteurs majeurs du marché de l’art international.
Après Sotheby’s et Christie’s, Bonhams ouvre cette année un bureau à Hong Kong. Christie’s a orchestré sa première vente à Dubai en mai 2006 et cette dernière, couronnée de succès, a rapporté près 8,5 millions de dollars. En Chine, lors de ses deux ventes d’art du 22 et 23 novembre 2006, China Guardian a enregistré l’équivalent de 31,5 millions d’euros de chiffres d’affaires en Fine Art, du jamais vu jusqu’à lors pour une maison de vente chinoise.

Nous seulement les principales maisons de ventes anglo-saxonnes s’y sont rapidement implantés pour organiser des ventes thématique et se rapprocher de cette nouvelle clientèle, mais elles profitent aussi de leur rayonnement international pour orchestrer à New York et Londres des ventes d’art asiatique, chinois et russe. Et les nouveaux millionnaires asiatiques ne sont pas les seuls a s’y précipiter. Nombre de grands collectionneurs occidentaux s’intéressent eux aussi de très près à l’art asiatique et gonflent la masse des acheteurs du genre. Ainsi Charles Saatchi a acquis chez Christie’s London une œuvre majeure de Zhang Xiaogang pour 680 000 £.
De même, une œuvre de l’artiste indien Francis Newton Souza a été aquise pour 1,2 millions de dollars par Rajiv Chaudhri chez Christie’s New York. En 2006, pour la première fois une œuvre d’art contemporain indien atteignait ainsi le seuil du million du dollars ; au total, la vente « Modern & Contemporary Indian Art » de New York a rapporté 17,8 millions de dollars à Christie’s ; la première du genre, orchestrée en 2000 n’avait rapporté que 600 000 dollars. Déjà en 2005 chez Christie’s, « Mahisasura » de Tyeb Mehta était partie pour 1,4 millions de dollars, établissant ainsi un record pour une peinture moderne indienne.

Les chiffres parlent d’eux même : sur 5 ans les prix de l’art contemporain chinois ont progressé de +440% ! Une performance exceptionnelle qui se répercute directement dans le TOP des artistes établis par Artprice.

Télécharger le TOP 100 des artistes contemporains

Sur ce même laps de temps, le nombre de chinois hissés dans le TOP 100 des artistes contemporains classés par produit de ventes est passé de 1 à 25. En 2001, seul CAI GUO-QIANG figurait en 59ème position et 207 000 $ de produit de vente. Cette année, ZHANG XIAOGANG est parvenu à la seconde position, devant Jeff Koons, avec un chiffre d’affaires de 23,7 millions de dollars ! Pour l’instant, seuls Anish KAPOOR et Subodh GUPTA représentent l’Inde dans ce classement. Les artistes américains dominant traditionnellement le classement, ne sont plus que 23 cette année. Il faut dire que devant la montée de la Chine et de l’Inde le ticket d’entrée dans ce classement est passé de 94 000 dollars à 720 000 dollars !