Les peintres néo-classiques français

[02/11/2005]

 

De nombreuses expositions en France rendent actuellement hommage à Girodet et à son maître, Jacques-Louis David, pilier de la peinture Néoclassique française. De telles manifestations pourraient bien catalyser les cotes de ses artistes, déjà fort soutenues par un marché très contracté.

Les pièces majeures abordant les thèmes de la mythologie, de l’antiquité et de l’histoire sont quasiment toutes sorties du circuit marchand. Les rares portraits qui se présentent encore en ventes publiques s’arrachent. Ceux du chef de file de l’école néo-classique, Jacques Louis DAVID, sont les plus cotés et les plus appréciés du marché. Sur les 15 dernières années d’enchères, il détient le prix record pour une toile néoclassique avec Portrait of Suzanne Le Peletier de Saint-Fargeau, une œuvre de 1804 enlevée 3,4 millions de £ le 11 juin 1997 chez Sotheby’s Londres. L’œuvre avait été estimée 1,1-1,5 millions de £. Au 19e siècle, les prix de ses portraits étaient déjà en mesure de rivaliser avec ceux de ses toiles historiques. En 1897, un Portrait de la Chancelière de Pastoret s’échangeait déjà 17 900 francs, alors qu’une variante du Sacre de Napoléon de plus de 6 mètres de longs était dispersée 32 000 francs deux ans plus tard. Récemment, deux autres portraits ont fait parlé d’eux en salle. Un large Portrait of Napoleon Bonaparte par Antoine Jean GROS (1771-1835) s’est envolé à hauteur de 1,2 millions de £ le 8 juillet chez Sotheby’s. En janvier, François GÉRARD (1770-1837) décrochait un record de 2 millions de $ grâce à Portrait of Louise-Antoinette-Scholastique Géhéneuc de 2,5 mètres de haut.

Au delà des enchères millionnaires, on trouve sur le marché encore nombre de dessins et études. 64% des œuvres des artistes néoclassqiues se négocient moins de 30 000 €. Nombres de dessins, qui représentent près du tiers des transactions, s’échangent encore moins de 3 000 euros. Ainsi Groupe de figures se lamentant, un petit lavis de Jean-François Pierre PEYRON s’est venu 1500 € le 18 mars 2004 chez Chrisite’s Paris. Dans cette gamme de prix, il est encore parfois possible de glaner une esquisse de Jean Auguste Dominique INGRES, admiré pour la perfection de son dessin et de ses portraits. Ainsi, Tête d’homme de profil à gauche, une feuille de 3cm de côté s’est vendue 1 100 € chez Christie’s Paris le 8 mars 2005. En mars, chez Mathias-Millon-Robert, il était même encore possible de trouver pour 1 700 €, une Etude pour l’évanouissement de Dante par Henri Toussaint GOBERT.

Mais face à la raréfaction, les peintures estimées moins de 30 000 € tendent à s’envoler. Le moindre petit tableau proposé en salle est susceptible de doubler les estimations hautes. Estimé 22 000 – 25 000 €, un Portrait en pied du marquis de Bonchamps par GIRODET a été enlevé 78 000 € chez Beaussant-Lefèvre le 17 juin dernier. Une semaine plus tard, le marteau de Piasa est tombé à 40 000 € pour Vénus et Cupidon de Jean-Baptiste REGNAULT, une peinture de petites dimensions qui avait été estimée 8 000 – 12 000 €.