Les mouvements artistiques les plus porteurs en 2005

[12/12/2005]

 

Artprice a établi le classement des mouvements artistiques ayant affiché les plus fortes progressions des prix en 2005.

Stimulé par une importante exposition au Centre Pompidou depuis le 5 octobre, Dada ressort en tête, avec une hausse des prix de 137% depuis le début de l’année.
Toutefois, le dadaïsme n’a perduré que 8 ans : de 1916 à 1924. L’offre sur ce marché reste contractée. Pas une œuvre de Marcel DUCHAMP, de Sophie TAEUBER-ARP ou de Hans ARP réalisée sur cette brève période n’est apparue aux enchères en 2005.

En vente publiques les estimations sont très souvent dépassées. Ainsi, le 2 novembre, L’Amour Objetctif, une petite aquarelle de Max ERNST estimée 60 000 – 80 000 $ est partie pour 150 000 $ chez Christie’s New York. A Paris, le 5 décembre dernier, chez Calmels-Cohen, L’Andalouse à la mantille, une aquarelle de s’est enlevée 35 000 €, soit 10 000 € au delà des estimations les plus optimistes. Issue de la collection Claude Berri, une rayographie réalisée par Man Ray en 1923, proposée pour 150 000 – 250 000 € est partie pour 300 000 € chez Christie’s Paris. L’exposition Dada sera exposée aux Etats-Unis en 2006, d’abord à Washington (19 février/14 mai), puis à New York (16 juin/11 septembre), ce qui pourrait assurer le maintien de cette hausse des prix.

Les deuxièmes et troisièmes places du classement sont tenues par deux mouvements italiens, le Futurisme et l’Arte Povera.
Une loi italienne de 1939 interdit l’exportation d’œuvres d’art de plus de 50 ans, de sorte que 80% des transactions concernant le Futurisme s’effectuent dans la péninsule. Soutenu par une forte demande nationale, ce mouvement fait l’objet d’une progression des prix de 93% en 2005. Les toiles majeures réalisées par les fondateurs du Futurisme entre 1909 et 1916, comme Giacomo BALLA, Gino SEVERINI, Umberto BOCCIONI ou Carlo CARRA n’ont guère quitté l’Italie avant l’application de cette mesure. Malgré tout, quelques collections ont eu le temps de se réaliser à l’étranger. Celle de Lydia Winston Malbin, fut dispersée le 16 mai 1990 par Sotheby’s New-York. Point d’orgue de cette vente, La scala degli addii (salutando) (c.1908) de Giacomo BALLA trouva ce jour-là un preneur pour 4 millions de dollars, actuel record pour une toile du Futurisme italien.
Né en Italie en 1967, l’Arte Povera a longtemps échappé à la logique du marché. Refusant de considérer l’œuvre d’art comme un produit, ces artistes n’hésitaient pas à créer des œuvres éphémères et à utiliser des matériaux pauvres comme la terre, les végétaux, le tissu, etc. Aujourd’hui le marché s’approprie leur travail. L’Arte Povera a été mis à l’honneur le 6 octobre en France grâce à la vente chez Sotheby’s de la collection Durand-Dessert. Une trentaine de pièces du groupe se sont arrachées, avec quatre records à la clef : Luciano Fabro (350 000 €), Giovanni Anselmo (320 000 €), Giuseppe Penone (170 000 €) et Salvatore Scarpitta (155 000 €). Le record du mouvement est détenu depuis octobre 2003 par Pino PASCALI avec une sculpture monumentale intitulée Cannone Semovente (1965) adjugée 1,4 millions de £ (2 millions d’€) chez Christie’s Londres. Avec Cubo, Alighiero Boetti vient tout juste de décrocher un nouveau record : 380 000 £ chez Christie’s. Cette enchère fait suite à une hausse des prix de 685% depuis 1997 !

L’incroyable croissance Chinoise a des effets directs sur le marché de l’art : près de 80% de hausse des prix en 2005 pour l’Avant-Garde Chinoise et l’Art Chinois ancien; à mesure que se forgent les fortunes en Chine émerge une nouvelle vague de collectionneurs qui s’arrachent les pièces des artistes nationaux. Même un artiste fortement lié au marché parisien comme ZAO Wou-Ki, dont 48% des œuvres sont vendues en France, a vu sa cote appréciée de 60% cette année.