Les dernières pulsations du marché

[12/12/2002]

 

Après plusieurs mois de baisse régulière, les places boursières renouent avec la hausse. Le marché de l’art n’est pas insensible à l’élan d’optimisme. Les prix sont en octobre au même niveau qu’un an auparavant. L’écroulement du troisième trimestre semble donc n’avoir été qu’un signal d’alarme. Il met en garde contre les tensions extrêmes qui peuvent animer un marché de l’art face à un environnement économique et géopolitique incertain.

Dans de telles conditions, aucune vente ne se ressemble désormais. Certaines affichent des records de prix, d’autres des records d’invendus. Difficile de prendre le pouls du marché aux détours des seules ventes prestigieuses de New York. Mais à partir de l’observation des quelques 1100 ventes de Fine Art du mois d’octobre, des certitudes ressortent.

Les invendus se multiplient : 36,8% en moyenne au mois d’octobre. Le phénomène est général. Même les maisons de vente renommées ne sont pas à l’abri de mauvaises surprises : Christie’s, Sotheby’s, Phillips, Tajan, Finarte, Dorotheum et bien d’autres grandes maisons ont goûté aux effets de l’extrême sélectivité des acheteurs en octobre. De nombreuses ventes ont débouché sur des taux de ravalement supérieurs à 50% en France, en Allemagne, en Autriche, en Italie, en Israël et en Amérique du Sud. Parallèlement, certaines places peuvent surprendre par leur étonnante réussite. Le 05 octobre, en Belgique, la maison De Vuyst affichait moins de 1% d’invendus lors d’une vente dense (522 lots de Fine Art) et hétéroclite. De même, l’art se vend bien à Londres : 70% des lots qui y sont présentés trouvent preneur.
Autre tendance importante : la chute du nombre de transactions (-27% par rapport à octobre 2001 et -38% en comparaison à octobre 2000). Comme la hausse du taux d’invendus, elle résulte de l’extrême méfiance des collectionneurs : la crainte des vendeurs de ne pas trouver preneur au prix de réserve et celle des acheteurs de payer trop cher les fruits de leur passion. La pénurie de lots de qualité permet de soutenir les prix, de sorte qu’ils sont en octobre exactement au même niveau qu’en 2001.

Enfin, toujours au mois d’octobre, les Etats-Unis ont perdu du terrain au profit du Royaume-Uni, de la France, de la Belgique et de Hong-Kong qui a accueilli comme chaque année de très belles ventes fin octobre.