Les contemporains ont la cote en 2002 : les dernières tendances aux enchères

[01/10/2002]

 

Après une accalmie en 2001, cette année les prix de l’art contemporain sont de nouveau en hausse. Pourtant, il n’y a pas eu de spectaculaire explosion tarifaire pour les têtes d’affiches. Durant cette première saison, les prix de la cour des grands furent moins importants qu’ils ne le furent un an avant. Les 20 œuvres contemporaines les plus chères de la saison printemps/été 2002 n’ont pas atteint les enchères de 2001.

Le prix des œuvres d’art contemporain (artistes nés après 1940 dans notre sélection) a fortement progressé : tous médiums confondus, +11,8% entre janvier et juillet 2002. Sur cette même période, l’art contemporain s’avère deux fois plus rentable que le reste du marché. Dans les médiums les plus appréciés par les collectionneurs d’art contemporain, la photographie reste très rentable : 5,2% de hausse annuelle moyenne depuis 10 ans. D’ailleurs, le nouveau record pour un tirage contemporain établi par Andreas GURSKYavec Untitled V (560 000 dollars) symbolise la bonne tenue de ce secteur (voir tableau).
Mais les photographies contemporaines sont, cette année, moins valorisées que le plus classique des médium. En effet, la peinture est fortement réévaluée à la hausse : + 16% entre janvier et juin 2002! Ce genre représente encore près de 50% du volume des ventes d’art contemporain, devant le dessin (16%) et la photographie (13%). Les collectionneurs aux budgets les plus modestes peuvent eux aussi se réjouir (ou se dépêcher d’acheter) puisque les prix des estampes ont aussi augmenté de près de 11,6% durant le premier semestre 2002. Le dessin reste le médium le moins apprécié sur le marché contemporain. Ses prix n’ont augmenté que de 16,7% depuis décembre 1997 ; ils sont désespérément stables depuis le début de l’année. Les acheteurs, sélectifs, préfèrent s’arracher les médiums plus prestigieux dans un premier temps. Ce n’est que plus tard, quand l’offre se tarit, qu’ils concentrent leur demande sur les dessins. Généralement, pour les œuvres sur papier, seuls les dessins anciens sont réellement rentables à moyen terme.

Malgré la hausse importante des prix du marché de l’art en général, et de l’art contemporain en particulier, les adjudications des artistes les plus réputés ne sont pas aussi spéctaculaires que l’an passé (voir tableau). Les 20 plus fortes adjudications d’œuvres d’art contemporain n’ont capitalisé que 17,1 millions de dollars au premier semestre 2002, contre 28,4 millions de dollars l’an passé à la même époque. Les records des artistes nés après 1940 sont moins éblouissant qu’en 2001. Les collectionneurs semblent dorénavant très raisonnables.
De janvier à juin 2001, les ventes publiques avaient couronné Bruce NAUMAN avec une adjudication à 9 millions de dollars pour Henry Moore bound to Fail (back view), une sculpture à la cire. Aucune œuvre contemporaine n’a atteint un tel score depuis le début de l’année. Les plus fortes adjudications couronnent désormais l’une des valeurs sûres du marché : Jean-Michel BASQUIAT (voir tableau). Ses peintures les plus importantes dépassent maintenant le million de dollars. La cote des tableaux de Jean-Michel BASQUIAT est ainsi passée de 95 000 dollars en 1997 à 233 000 dollars en juin 2002. Son récent record à 5 millions de dollars a été atteint avec Profit I, un nom prémonitoire pour son ancien propriétaire Lars Ulrich.
Dans les couloirs des salles de vente, les valeurs les plus médiatiques ne brillent pas autant qu’en 2001. Jeff KOONS qui avait décroché deux enchères importantes l’an passé avec Mickael Jackson and Bubbles (5,1 millions de dollars) et Woman in Tub (2,6 millions de dollars) n’a pas récidivé. Sa plus haute enchère en mai 2002 (1,6 millions de dollars) a été obtenue avec Aqualung, sagement vendue dans la fourchette d’estimation. De même, les œuvres de Maurizio CATTELAN présentées jusqu’à présent ne sont pas aussi provoquantes, ni nombreuses qu’au printemps 2001. Aucune d’elles n’a pu rivaliser avec la fameuse installation La Nona Ora, adjugée 800 000 dollars le 17 mai 2001.

Ce sont les œuvres sur toile et les estampes qui stimulent les prix de l’art contemporain à la hausse. Mais durant le premier semestre, cette tendance n’a pas aboutit a des records réellement surprenants. Même si l’art contemporain a la cote, aucun vent de folie ne souffle sur le marché.

 

  Artprice Index de l’art contemporainbase 100 en 1997
100 euros investis en décembre 1997 dans une œuvre d’art contemporain valent en moyenne 127 euros en juin 2002     Artprice Index de l’estampe contemporaine 100 euros investis en décembre 1997 dans une estampe contemporaine valent en moyenne 129 euros en juin 2002     Artprice Index de la peinture contemporaine 100 euros investis en décembre 1997 dans une peinture contemporaine valent en moyenne 126,2 euros en juin 2002     Artprice Index de la photographie contemporaine 100 euros investis en décembre 1997 dans une photographie contemporaine valent en moyenne 147,6 euros en juin 2002     Artprice Index de la sculpture contemporaine 100 euros investis en décembre 1997 dans une sculpture contemporaine valent en moyenne 126,2 euros en juin 2002   TOP 20 des plus fortes adjudications d’artistes contemporains* Classement par artistes des 20 enchères les plus élevées
réalisées entre le 1er janvier et le 30 juin 2002
*artistes nés après 1940 Adjudication
(hors frais) Artiste titre Technique lieu de vente USD 5 000 000  Jean-Michel BASQUIATProfit I (1982) Acrylique  New-York, le 14 mai 2002 USD 1 906 875 Jean-Michel BASQUIATUntitled (1982) Huile/toile Londres, le 27 juin 2002 USD 1 600 000 Jeff KOONSAqualung (1985) Bronze New-York, le 15 mai 2002 USD 1 282 735 Miquel BARCELOAutour du Lac Noir (1989-90)  Tech. Mixtes Londres, le 26 juin 2002 USD 950 000 Richard TUTTLELetters, the Twenty-six Series (1966)  Metal New-York, le 15 mai 2002 USD 600 000 Charles RAYGlasse Chair (1976) Sculpture  New-York, le 14 mai 2002 USD 559 724 Andreas GURSKYUntitled V (1997) Photographie Londres, le 06 fév. 2002 USD  500 000 Felix GONZALEZ-TORRES; Rossmore (1992) Installation New-York, le 15 mai 2002 USD  500 000 Anselm KIEFERNaglfar (1988) Tech. mixtes  New-York, le 15 mai 2002 USD 480 000 Jenny SAVILLEFigure 11.23 (1997) Huile/toile New-York, le 14 mai 2002  USD 422 548 Peter DOIG The Architect’s Home in the Ravine (1991) Huile/toile Londres, le 26 juin 2002   USD  409 654 Peter DOIG Swamped (1990) Huile/toile Londres, le 07 fév. 2002 USD 400 000 Jean-Michel BASQUIAT Untitled (1982) Acrylique  New-York, le 13 mai 2002  USD 387 501 Jean-Michel BASQUIAT Untitled (1982) Tech. Mixtes  Londres, le 06 fév. 2002 USD 380 000 Jean-Michel BASQUIAT Poison (1984) Acrylique  New-York, le 13 mai 2002  USD 380 000 John CURRIN Entertaining Mr. Acker Bilk (1995) Huile/toile  New-York, le 15 mai 2002 USD 380 000 Takashi MURAKAMI Hiopon (1997) Sculpture  New-York, le 15 mai 2002  USD 330 000 Eric FISCHL Untitled (1993) Huile/toile New-York, le 16 mai 2002   USD 320 000 Julian SCHNABEL Adieu Batista (1985) Huile/toile  New-York, le 14 mai 2002 USD 315 742 Miquel BARCELO L’Eau Potable (1990) Huile/toile  Londres, le 06 fév. 2002 retour au texte
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