Les Cinq de Boston

[10/12/2006]

 

Sous le titre des Cinq de Boston son réunis David ARMSTRONG, Nan GOLDIN, Mark MORRISROE, Jack PIERSON, et Philip-Lorca DICORCIA, des artistes qui travaillent indépendamment les uns des autres mais qui explorent tous une photographie intimiste. Cet engagement artistique similaire, couplé à un parcours estudiantin commun (ils se rencontrèrent lors de leurs études au Massachusetts College of Art de Boston), a amené les critiques à les considérer comme une seule entité qu’ils nomment Les Cinq de Boston ou l’Ecole de Boston. Rapidement, Nan Goldin et Philip-Lorca diCorcia se sont démarqués sur les scènes culturelles et marchandes jusqu’à acquérir la renommée internationale qu’on leur connaît désormais. Inscrit dans leur sillage, leurs trois amis David Armstrong, Mark Morrisroe et Jack Pierson demeurent pourtant confidentiels.

Des cinq de Boston, Nan Goldin fut la première consacrée puisque le prestigieux Whitney Museum of Art de New-York lui dédiait déjà une rétrospective en 1996, intitulée “I’ll be your mirror”. Lors des dernières ventes, petits et grands tirages furent proposés, offrant également aux amateurs peu fortunés la possibilité d’acquérir des œuvres de la star de la photographie intimiste. Tandis que les tirages à moins de 25 exemplaires s’échangeaient entre 2 000 et 7 000 € en moyenne, d’autres épreuves étaient abordables pour moins de 1 000 €, comme Suzanne and Philippe on the Train, Long Island, N.Y., tirée à 100 exemplaires et adjugée pour 1 100 $ (829 €) le 2 décembre dernier chez Phillips, de Pury & Company à New-York ; ou comme Self-Portrait Laughing, Paris, qui fut emporté pour 450 $, soit 339€ lors de la même vacation.

Les maisons de ventes françaises proposent régulièrement des œuvres de Goldin, mais le marché de Philip-Lorca diCorcia est quant à lui exclusivement anglo-saxon. Les amateurs français connaissent cependant son travail via les médias et les expositions organisées par la galerie Almine Reich à Paris. En ventes publiques, la moitié des œuvres présentées sont adjugées pour moins de 10 000 €. En novembre 2000, le cliché Mary and Babe déclenchait une effervescence immodérée qui emmenait l’artiste vers sa plus haute enchère : 48 000 $ (55 694 euros, Christie’s NL, le 17 novembre) contre une estimation basse à 7 000 $ !. A l’instar de Nan Goldin, les surenchères de cet ordre se sont essoufflées rapidement. En effet, lors des dernières ventes d’automne, des tirage uniques changeaient de main pour moins de 5 000 €, dont le portrait de Gerald Hughes, about 25 years old, Southern California, adjugé 5 000 $ (3 941 €) le 12 septembre dernier par la maison Phillips, de Pury & Company, NY.
D’une manière plus générale, malgré une relative stabilité des prix depuis 3 ans, la cote des Cinq de Boston est aujourd’hui trois fois supérieur au niveau enregistré en 1997.

Les œuvres de Jack Pierson sont tout à fait abordables aujourd’hui : un tirage unique sans titre était d’ailleurs accessible pour une estimation de 1 000 € le 20 mars 2006 chez Cornette de Saint-Cyr et un amateur réalisa une belle acquisition pour 700 $ (554 €) en juin dernier pour une photo de Kelly O’Bosky qui était pourtant estimé 1 500 $ chez Phillips, de Pury & Company, NY (17 juin 2006). Lors de cette même vacation, un cliché de David Armstrong était soumis aux enchères. Encore peu connu sur le marché public, il décrochait timidement 400 $ pour Tom in East River Park, N.Y.C (316 €). L’artiste le plus confidentiel des Cinq de Boston demeure Mark Morrisroe dont 4 clichés seulement ont été proposé en ventes publiques en 1992. Il est décédé en 1989 à l’âge de trente ans, ses clichés érotiques et mélancoliques sont une denrée rare, absente chez les auctionneer depuis 14 ans.