Les artistes les plus rentables du monde

[15/12/2014]

 

A l’heure ou le marché n’a jamais été si haut, Artprice.com s’est tourné du côté des artistes les plus rentables, ceux qui affichent les meilleurs résultats annuels et constituent la manne financière la plus importante pour les sociétés de ventes, sociétés de ventes qui, rappelons le, se rémunèrent en prélevant des frais à la fois sur le vendeur et sur l’acheteur des oeuvres.

Il en ressort que les meilleurs résultats annuels par artiste se multiplient à partir de l’année 2006. Voilà donc huit ans que les artistes les plus couteux du marché mondial réalisent des performances annuelles de plus de 300 m$. Le seuil des 300 m$ est atteint une première fois avec la première valeur sûre incontournable du marché, à savoir Pablo PICASSO, qui génère 339 m$ de résultats d’adjudications en 2006. Puis, ce seuil des 300 m$ est passé à 13 reprises dans les années qui suivent, dont deux fois par Picasso lui-même (en 2010 et en 2013). Le meilleur score annuel de Picasso est certes impressionnant avec 363 m$ de résultats, il est néanmoins battu à plate coutures par l’américain Andy WARHOL (430 m$ en 2007 et 368m$ en 2010) et par les chinois ZHANG Daqian et QI Baishi.
Ces deux derniers artistes ont réalisé l’incroyable en 2011 – un cru exceptionnel pour le marché de l’art chinois avant un essoufflement conséquent de ce marché : ils ont, chacun, vendu pour plus de 500 m$ d’œuvres d’art aux enchères en une année, plus de 561 m$ hors frais pour le premier, plus de 515 m$ pour le second. Afin de prendre toute la mesure d’un tel résultat, et de considérer pleinement la force de frappe du marché chinois, rappelons que la France, quatrième place de marché mondiale pour la vente d’œuvres d’art aux enchères, affichait un résultat annuel de 549 m$ en 2013… Les performances 2011 des grands modernes Zhang Daqian et Qi Baishi représentaient ainsi, en 2011, entre 4 et 5% du marché global.
Au cours de cette année 2014, ces mêmes leaders chinois ont manqué d’éclat et se retrouvent bien loin des sommets atteints trois ans plus tôt. Difficile de lutter par ailleurs contre la prédominance des ventes de prestige américaines et notamment contre la figure tutélaire du marché américain, à savoir Andy Warhol pour qui les prix se maintiennent au plus haut. Warhol a dominé les dernières ventes de novembre avec ses portraits iconiques du XXe siècle : les Elvis Presley, Marylin Monroe, Marlon Brando, Liz Taylor, qui sont devenues en quelque sorte, les Joconde de notre époque. Le 12 novembre 2014, Christie’s vendait son Triple Elvis [Ferus Type] pour 73 m$ au marteau (81,925m$ frais inclus) ainsi que Four Marlons pour 62 m$ (69,605m$ frais inclus).
Les dernières ventes de New York ont de plus permis de passer une nouvelle fois les 100 millions de dollars (frais inclus), avec la sculpture Le Chariot d’Alberto GIACOMETTI, qui manque de peu son record absolu. Son adjudication de 90 millions de dollars, correspondant à un prix final de 100,9 millions avec les frais acheteurs. Une seule enchère s’est portée sur Le Chariot, dont le prix était garanti par Sotheby’s à 100 m$.

Le marché très haut de gamme des oeuvres vendues plus de 100 millions (frais inclus) est récent. Il est né il y a tout juste 10 ans. Sans surprise, Pablo PICASSO fut le premier sur la liste, avec une toile majeure de la période rose intitulée le Garçon à la pipe, vendue pour 93 m$, soit 104,1 m$ frais inclus, en mai 2004 par Sotheby’s, à New York. Le tableau, qui faisait partie d’une importante dispersion de 34 œuvres issues de la collection Whitney, plantait alors un record historique pour une œuvre d’art. Ce niveau de prix est un phénomène de plus en plus fréquent.