Le top du dessin contemporain

[06/07/2018]

Le vendredi, c’est Top ! Un vendredi sur deux, Artprice vous propose un classement d’adjudications par thème. Après le top de l’estampe contemporaine, les œuvres sur papier retiennent à nouveau notre attention, avec ce classement des 10 dessins contemporains les plus chers des 12 derniers mois.

Rang Artiste Oeuvre Prix ($) Vente
1 QIU Hanqiao (1958) Mountain rhyme  5 751 438 $ 22/07/2017, Hangzhou Jiashi Auction Hangzhou
2 Jean-Michel BASQUIAT (1960-1988) Untitled (1982) 5 151 614 $  26/06/2018, Sotheby’s Londres
3 Jean-Michel BASQUIAT (1960-1988) Untitled (Figure Jmb #1) (1982)  3 657 866 $ 07/03/2018, Sotheby’s Londres
4 QIU Hanqiao (1958) Cloud disppear and green mountain 3 450 863 $ 22/07/2017, Hangzhou Jiashi Auction Hangzhou
5 Julie MEHRETU (1970) Untitled 2  2 535 000 $  17/05/2018, Sotheby’s New York
6 Jean-Michel BASQUIAT (1960-1988) Untitled (1982)  2 438 849 $ 06/10/2017, Christie’s Londres
7 QIU Hanqiao (1958) Homeland dream  2 108 861 $ 22/07/2017, Hangzhou Jiashi Auction Hangzhou
8 Mark GROTJAHN (1968) “Untitled (Full Colored Butterfly 761)” (2008)  1 815 000 $  17/11/2017, Sotheby’s New York
9 Jean-Michel BASQUIAT (1960-1988) Untitled (1983)  1 504 475 $  08/03/2018, Phillips Londres
10 Jean-Michel BASQUIAT (1960-1988) Untitled (1983)  1 455 000 $ 17/11/2017, Sotheby’s New York
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Cinq places pour Jean-Michel Basquiat…

La cote des dessins de Jean-Michel Basquiat affiche une croissance phénoménale : + 2000 % en 20 ans ! L’an dernier, la ventes de ses œuvres sur papier a généré plus de 26 m$, soit 9% de son volume d’affaires annuel. La cote des meilleurs dessins atteints plusieurs millions de dollars. Deux d’entre eux on même passé le seuil des 10 millions (Untitled (Head of Madman) vendu 12m$ en 2013 et Untitled, 1982 vendu 13,6m$ en 2015). Pas de nouveau record à signaler sur les 12 derniers mois mais un superbe résultat à 5,1m$ pour un dessin de 1982, pour lequel Sotheby’s n’attendait pas plus de 3,3m$ selon la fourchette d’estimation fournie.
À la mort de l’artiste, en 1988, ses meilleures œuvres ne dépassaient pas les 100 000 $, alors que sa cote était déjà explosive à l’époque. Avec un budget de 100 000 $ aujourd’hui, seuls les petits dessins sont encore accessibles, généralement ceux réalisés au feutre, avec pas ou très peu de cette couleur si expressive qui offre un surcroît de saveur à son travail.

La présence d’un autre artiste américain est à souligner : d’une dizaine d’années plus jeune que Jeff Koons, Christopher Wool ou Richard Prince, l’artiste abstrait Mark Grotjahn a été repéré à 30 ans par la galerie Blum & Poe. Plusieurs musées importants se sont intéressés à sa peinture au début des années 2000, avant que sa cote ne s’envole. Introduit aux enchères pour la première fois en 2006, la cote de cet artiste affiche une croissance exponentielle (+607%) depuis. En 2007, alors qu’il avait rejoint la galerie Gagosian, quatre peintures se sont échangées en salles de ventes pour un total de 1,8 m$.

Sa présence dans ce classement n’est donc pas une surprise. Ses résultats exceptionnels faisaient déjà parler de lui l’an dernier à la même époque, alors qu’il prenait la 37ème position dans le classement général des artistes selon leur performances aux enchères à l’issue du premier semestre 2017. Avec 32 m$ de résultat généré en six mois, il dépassait alors David Hockney (24 m$), Damien Hirst (19 m$) et Jeff Koons (12 m$). Il y a quelques mois, une œuvre de Mark Grotjahn excédait son estimation haute d’un million de dollars, rien de moins ! Le coup de marteau est tombé le 17 novembre dernier à New York, pour un grand dessin réalisé aux crayons de couleurs – Full Colored Butterfly 761 – estimé entre 600 000 et 800 000 $, et finalement vendu pour 1,8 m$ chez Sotheby’s. Une coquette somme qui ne détrône pas pour autant le record absolu de l’artiste en matière de dessin, record établi en novembre 2016 avec French Grey Fan 10-90% Butterfly With Warm Grey 90% Between, vendu 1,87m$, toujours chez Sotheby’s, toujours à New York.

Un marché chinois toujours porteur

QIU Hanqiao est inconnu sur le marché occidental. Pourtant, ses œuvres atteignent des sommets en Chine. L’art de QIU Hanqiao répond aux interrogations profondes qui traversent la création traditionnelle chinoise, à savoir le rapport de l’homme à la nature à travers des œuvres réalisées à l’encre de Chine. Une importante exposition monographique lui fut organisée au Poly Art Museum de Pékin en 2013. Depuis, la demande des collectionneurs chinois a explosé. En 2016, le total de ses œuvres vendues aux enchères générait 7,5 millions de dollars, puis 11,5m$ en 2017. Ce nouveau météore du marché chinois emporte trois places de ce Top 10, dont la première à hauteur de 5,7m$ pour son œuvre Mountain rhyme vendue au cours de l’été 2017 à Hangzhou.

Un deuxième artiste chinois manque de se hisser au classement. Il s’agit de WANG Mingming, un artiste de la même génération que Qiu Hanqiao mais un peu plus connu à l’étranger, notamment grâce à la diffusion de son travail par le galeriste londonien Andrew James. Mais la demande aux enchères sous cette signature est réservée à la Chine et à Hong Kong, qui enregistrent respectivement 76 % et 24 % de son chiffre d’affaires au cours des 12 derniers mois. Un marché 100% national, comme pour QIU Hanqiao, qui a suffit a propulser son indice de prix à une vitesse fulgurante : 100 $ investis dans l’une oeuvre de ses œuvres il y a 10 ans valent en moyenne 700 $ à l’heure actuelle… sur le marché chinois exclusivement.