Le Top de Taïwan

[31/08/2018]

Le vendredi, c’est Top ! Un vendredi sur deux, Artprice vous propose un classement d’adjudications par thème. Retrouvez cette semaine le classement des meilleures adjudications enregistrées cette année à Taïwan.

A une heure de vol de Hong Kong, l’Ile de Taïwan bénéficie d’un marché actif porté par de solides sociétés de ventes et d’importants collectionneurs, en plus des enchérisseurs Chinois. La diversité de ce Top révèle l’exigence et l’esprit d’ouverture des collectionneurs taïwanais, connus pour être engagés et bien informés.

Rang Artiste Adjudication ($) œuvre Vente
1 ZAO Wou-Ki (1921-2013) 5 156 649$ 5.11.62
03/06/2018 Ravenel International Art Group Taipei
2 ZAO Wou-Ki (1921-2013) 1 963 926$ 09.07.73
03/06/2018 Ravenel International Art Group Taipei
3 CHU Teh-Chun (1920-2014) 1 207 331$ Effluves de Printemps
03/06/2018 Ravenel International Art Group Taipei
4 LIN Richard (1933-2011) 1 067 371$ 12.Dec.59 10/06/2018 Zhong Cheng Auctions Co.Ltd Taipei
5 Yoshitomo NARA (1959) 563 185$ Music box 10/06/2018 Zhong Cheng Auctions Co.Ltd Taipei
6 Yayoi KUSAMA (1929) 523 176$ Pumpkin
03/06/2018 Ravenel International Art Group Taipei
7 ZHOU Chunya (1955) 482 730$ Green Dog No.1 10/06/2018 Zhong Cheng Auctions Co.Ltd Taipei
8 Tony CRAGG (1949) 442 688$ McCormack
02/06/2018 Ravenel International Art Group Taipei
9 Yoshitomo NARA (1959) 442 688$ Monkey Baby Go-Go 03/06/2018 Ravenel International Art Group Taipei
10 ZHOU Chunya (1955) 368 906$ Taihu Stone 03/06/2018 Ravenel International Art Group Taipei
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Le poids de Taïwan

Le marché de l’art taïwanais est loin d’être anodin dans le monde des enchères : avec plus de 25,5 m$ d’oeuvres d’art vendues (493) au cours du premier semestre 2018, Taïwan se positionne comme la 16ème ville la plus dynamique du monde derrière Séoul et Berlin. Sur place, le marché est soutenu par deux sociétés de ventes implantées à Taipei, Ravenel International et Zhong Cheng Auctions qui se focalisent sur le marché asiatique, tout en introduisant quelques artistes occidentaux à leurs catalogues; en témoigne la présence du sculpteur britannique Tony Cragg en huitième position de ce Top avec un résultat supérieur à 440 000$. A Taïwan comme partout en Chine, art et investissement font bon ménage. La puissante société Ravenel, qui opère aussi à Hong Kong, Pékin et Shanghai, ne conseille pas uniquement les collectionneurs privés asiatiques, elle travaille aussi avec des fondations et des fonds d’investissements en art, se faisant une spécialité du conseil en investissement pour l’art, un service clef pour le développement du marché de l’art haut de gamme.

Les grands collectionneurs

Plusieurs collectionneurs taïwanais comptent parmi les plus actifs de la planète. Le plus célèbre d’entre eux est certainement Pierre Chen, milliardaire fondateur de la société électronique Yageo. Très actif en salles de ventes, Pierre Chen possède des œuvres majeures d’artistes contemporains occidentaux aussi incontournables que Francis Bacon, Gerhard Richter, Mark Rothko, Peter Doig ou encore Cy Twombly. Ses choix d’acquisitions nourrissent moins le marché intérieur taïwanais que les grandes places de marché internationales comme New York, contrairement à certains de ses compatriotes, dont la célébrité se mesure autant à l’aune de leur réussite professionnelle que de leur collection. Citons Maggie Tsai, présidente de la fondation d’art Fubon de Taipei, et Barry Lam, qui possède plus de 2 000 œuvres et est capable de dépenser plusieurs millions sur des artistes chinois comme Zhang Daqian. Citons encore Chiu Tsai-hing, qui nourrie sa vaste collection avec des œuvres d’artistes chinois et possède plus de 500 œuvres d’artistes contemporains taïwanais.

Les tendances

Ce classement ne fait pas la part belle aux artistes taïwanais, dont aucun ne parvient à trouver une place sur le marché local haut de gamme. Seuls les artistes contemporains de renommée internationale chinois (Lin Richard et Zhou Chunya), franco-chinois (Zao Wou ki et Chu Teh Chun) et japonais (Yoshitomo Nara et Yayoi Kusama) y parviennent. Le marché de l’art taïwanais prolonge ainsi les grandes tendances constatées sur le marché hongkongais, avec vigueur.

Le marché taïwanais n’a rien de timorée et se taille des parts de marché conséquentes sur ces grandes signatures de l’art. Le cas de l’artiste Yoshimoto Nara est notamment parlant… ses performances enregistrées à Taipei depuis un an et demi (depuis début 2017) sont plus vives que celles enregistrées à Londres. Taïwan représente aujourd’hui 8% du produit de ventes de Nara, contre 6% au Royaume-Uni et 11 % au Japon. Le triomphe de Zao Wou Ki et de Chu Teh Chun prouve encore cette vitalité du marché taïwanais. Concernant le premier, Zao Wou Ki, Taïwan se taille une part de marché de 4,4% (depuis 2017), soit autant qu’en Chine continentale, d’où est originaire cet immense artiste. Concernant le second, Chu Teh Chun, les performances taïwanaises dépassent désormais celles de la France, avec 11% du chiffre d’affaires à Taïwan contre 8% en France.

Porté par les plus grands collectionneurs de Hong Kong, de Chine continentale et par une solide demande intérieure, Taïwan tient une véritable place sur l’échiquier mondial du marché de l’art haut de gamme.