Le Top de l’Autriche

Le vendredi, c’est Top ! Un vendredi sur deux, Artprice vous propose un classement d’adjudications par thème. Concentrons-nous cette semaine sur les 10 meilleurs résultats 2017 obtenus en Autriche, huitième place de marché mondiale.

Discrète comparée à Paris, Londres, New York ou Hong Kong, la place de marché viennoise est pourtant parmi les plus dynamiques du monde dans la dispersion d’oeuvres d’art aux enchères. Plus de 100 millions de dollars d’oeuvres sont vendues chaque année en Autriche, qui se classe comme la huitième force mondiale et qui demeure l’un des pôle essentiel du marché de l’art européen. Les performances autrichiennes devancent celles du Japon, du Canada, de la Belgique ou encore des Pays-Bas grâce à une intense activité des ventes à Vienne, où les sociétés Dorotheum, Kinsky et Hassfurther proposent régulièrement des œuvres de grandes qualité. Si le marché est naturellement bien pourvu en œuvres d’artistes autrichiens majeurs tels que Egon Schiele (27% des œuvres de Schiele sont vendues en Autriche), Oskar Kokoschka (17% des lots) ou Arnulf Rainer (44% des lots), il est de surcroît véritablement tourné vers l’international, alimenté par des œuvres de Nicolas de Staël ou Joseph Albers qui apparaissent tous deux au classement parmi les meilleurs résultats.

Cette année, trois nouveaux records mondiaux emportés pour des artistes autrichiens illustrent la vitalité du marché intérieur. Ils récompensent Koloman Moser, grâce à de très beaux Iris partis au prix record de 537 000$ ; Rudolf Wacker qui passe lui aussi le seuil des 500 000$ pour la première fois, et enfin Max Weiler dont l’oeuvre Baum à trouvé preneur pour 391 000$.

L’Italie à Vienne

Deux résultats récompensent deux importantes œuvres italiennes très éloignées dans le temps. Tout d’abord celle d’Apollonio di Giovanni, miniaturiste italien né à Florence en 1414 où il décède en 1465, dont l’oeuvre est notamment inspirée des compositions de Fra Angelico, Filippo Lippi et Paolo Uccello. Cet important représentant de l’école florentine du XV^ème siècle est bien entendu une denrée rare en salle de ventes, surtout en Autriche. Or, en avril dernier, Dorotheum eut l’opportunité de vendre une œuvre exceptionnelle : The Battle of Pharsalus, grande peinture a tempera sur fond d’or de 157 centimètres de long, une œuvres passée par les collection parisiennes de Eugène Piot et d’Emile Gavet avant de rejoindre New York (collection Edward Julius Berwind puis achat par la galerie Acquavella) puis de revenir enfin en Europe. Vendue plus de 737 000$, cette incroyable bataille ne manquant pas d’évoquer Paolo Ucello s’impose comme la troisième meilleure vente mondiale de l’artiste, derrière deux résultats respectivement frappés en Italie et aux Etats-Unis.

Le second artiste italien du classement est né 500 ans plus tard : il s’agit d’Emilio Vedova, peintre et graveur abstrait dont l’oeuvre a trouvé un superbe écrin dans un musée privé consacré à Vedova à Venise, ouvert depuis 2009 à coté de la collection Pinault à la Pointe de la Douane. Vedova est un artiste très soutenu et fort demandé en Europe et aux Etats-Unis, même si le pic de ses prix est retombé depuis 2008. Comme pour Apollonio di Giovanni, Dorotheum signe la troisième meilleure adjudication de Vedova, derrière deux résultats préalablement emportés en Italie, chez Christie’s, où se situe le cœur de son marché.

Sissi fait flamber les enchères

La plus belle vente de l’année récompense un sujet plus qu’un peintre : celui d’Elisabeth de Wittelsbach dite “Sissi”, l’un des personnages historiques les plus fascinants du XIX^ème siècle, dont la vie fut portée à l’écran par Romy Schneider. L’oeuvre en question est une peinture du milieu du XIX^ème siècle signée Carl Theodor Von Piloty & Franz Adam. Elle représente la future Impératrice Elisabeth d’Autriche en amazone sur son cheval. Agée de 15 ans, Elisabeth est alors duchesse en Bavière et n’a pas encore épousé son cousin l’Empereur Franz Joseph I. L’oeuvre datée de 1853 représente un moment clef, quelques mois avant son mariage, où se joue le destin de Sissi. C’est donc ce sujet et ce moment particulier qui fit littéralement flamber une estimation située autour de 400 000$ pour un record absolu de 1,67 m$.