Le Top 10 des peintres de 5 000 $ à 15 000 $

[24/04/2015]

 

Le vendredi, c’est Top ! Un vendredi sur deux, Artprice vous propose un classement d’adjudications par thème. Au-delà des adjudications records, le leader de l’information sur le Marché de l’Art révèle la liste des dix artistes les plus vendues dans la tranche de prix 5 000-15 000 $. Cette semaine, le Top 10 se concentre sur la peinture, avant d’explorer la sculpture et la photographie.

Cette gamme de prix témoigne d’un marché européen nettement plus dynamique et plus abordable que dans le reste du monde. En effet, l’Italien Mario Schifano, le suédois Bengt Lindstrom et les trois français Jean Gabriel Domergue, Maximilien Luce, Bernard Aubertin ont vendu plus de 200 peintures entre 5 000-15 000 $ courant 2014, sans prendre en compte les œuvres vendues moins de 5 000 $. Si le marché européen reste un vivier d’oeuvres abordables sous des signatures connues, un tel classement révèle un autre marché plus discret, celui de l’Australie dont deux artistes arrivent en tête.

Le Top 10 des peintres de 5 000 $ à 15 000 $
Rang Artiste Peintures vendues en 2014
1 Pro HART 98
2 Sidney Robert NOLAN 60
3 Arie SMIT 59
4 Jean Gabriel DOMERGUE 47
5 Bernard AUBERTIN 44
6 TING Walasse 42
7 Constantin RAZOUMOV 42
8 Bengt LINDSTRÖM 41
9 Mario SCHIFANO 38
10 Maximilien LUCE 38
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L’Australie en tête avec Pro Hart et Sidney Nolan

Pro Hart est un artiste ayant dédié la plupart de son travail à l’arrière pays semi-aride australien, le fameux Outback, un territoire immense à la terre souvent rouge. Pro Hart eut une influence forte sur de nombreux peintres, notamment à Broken Hill, ville isolée dans l’Outback dont il est originaire. Emblématiques de l’Australie qui concentre 98% de son marché, les œuvres de Pro Hart ont voyagé en Angleterre et aux Etats-Unis, mais restent confidentielles. Il est pourtant l’artiste le mieux vendu du monde dans la tranche de prix de 5 000 à 15 000 $. Une centaine d’oeuvres ont ainsi changé de mains l’an dernier (2014) essentiellement sur les places de marché de Sydney et Melbourne.
L’un des peintres modernes australiens les plus célèbres, Sidney Robert Nolan, se vend fréquemment moins de 15 000 $. 60 œuvres sur toiles ont ainsi changé de propriétaires l’an dernier. Difficile cependant de trouver ses œuvres en-dehors de l’Australie, ou se joue 96% de son marché même si l’artiste peut atteindre des prix conséquents. Il affiche un record de 4,1m$ pour une toile cédée en 2010 à Kensington (First-Class Marksman, 1946, vendue chez Menzies Art Brands), un record d’enchère en Australie pour un artiste national. Précisons que la notoriété de Sidney Nolan n’est pas exclusivement confinée à l’Australie, l’artiste ayant mené une partie de sa carrière à Londres.

 

Les français Jean Gabriel Domergue, Maximilien Luce et Bernard Aubertin

Le peintre français Jean Gabriel Domergue se disait l’inventeur de la Pin-up. Connu pour ses nombreuses œuvres représentant des parisiennes coquettes, désinvoltes et légèrement vêtues, Jean Gabriel Domergue fut aussi conservateur du Musée Jacquemart-André (de 1955 à 1962), organisa des expositions de Van Gogh, Toulouse-Lautrec et Goya. Il fut en outre Chevalier de la Légion d’Honneur et membre de l’Institut à l’Académie des Beaux-Arts. De ce peintre mondain véhiculant une certaine vision de la parisienne, il se vend quelques œuvres aux Etats-Unis et au Japon, même si 64% de son marché reste français.
Deux autres français se classent ici, incluant Maximilien Luce, grande signature post-impressionniste dont les meilleures œuvres passent le million de dollars et dont quantité de petites huiles se vendent parfois moins de 5 000 $. Il incarne absolument l’artiste français moderne abordable, contre les idées reçues sur les prix fous atteints par les œuvres de cette époque. Le dernier français classé représente quant à lui une avant-garde plus contemporaine dans le sillage des Nouveaux Réalistes : Bernard Aubertin fut proche d’Yves Klein et membre du groupe Zéro. Ses prix grimpent depuis trois ans en France et en Italie mais la majorité des œuvres demeurent tres abordables.

 

La Grande Asie est enfin représentée sous les signatures d’Arie Smit et de Walasse Ting, le premier affichant un marché plus local que le second. Allemand d’origine et indonésien d’adoption, Arie Smit a développé une peinture aux couleurs vives chantant les paysages et les villages balinais. Sa carrière débute en Indonésie dans les années 50 et son style eut une grande influence sur place. Décoré par le gouvernement de Bali, Arie Smit a aussi son propre pavillon dédié au musée Neka, parmi les artistes balinais marquants. Ses œuvres sont rares en Europe mais les salles de Hong Kong, Jakarta, Kuala Lumpur et surtout Singapour (la moitié de son marché) sont bien alimentées.
Le peintre américain d’origine chinoise Walasse Ting affiche une cote à la hausse aux Etats-Unis et en Chine. Près de 40% de son marché se joue désormais à Hong Kong et son record d’enchère grimpe à 440 000 $ pour une vente réalisée à Pékin en décembre dernier. Si Walasse Ting, qui s’est beaucoup exprimé sur de petites formats, reste abordable, ses prix grimpent fortement. En avril 2015 à Amsterdam, une toile estimée moins de 10 000 $ triplait l’estimation haute (toile sans titre de 1079, adjugée l’équivalent de 30 500 $ chez Christie’s Amsterdam).

 

Parmi ces signatures fréquemment vendues moins de 15 000 $, certaines comme Sidney Robert Nolan et Walasse Ting pourraient se faire de plus de plus rares dans cette gamme de prix, en regard d’une demande qui se globalise.