Le Top 10 des artistes Japonais

[15/04/2016]

Le Top 10 des artistes Japonais

Le vendredi c’est top! Un vendredi sur deux, Artprice vous propose un classement thématique afin de découvrir les plus belles pièces adjugées en salles de ventes. Le classement fait cette fois le point sur les œuvres d’artistes japonais, les mieux vendues entre janvier 2015 et mars 2016.

Le classement est sans appel : trois artistes japonais se distinguent absolument de leurs compatriotes en cumulant les enchères millionnaires. Il s’agit de Yayoi Kusama, Yoshitomo Nara et Shiraga Kazuo.

Le Top 10 des artistes Japonais
Rang Artiste Adjudication Oeuvre Vente
1 Yayoi KUSAMA 7 033 080$ No. Red B (1960) 2015-10-04 Sotheby’s Hong Kong
2 Yayoi KUSAMA 5 850 000$ Interminable Net #3 (1959) 2015-05-12 Sotheby’s New York NY
3 Yayoi KUSAMA 3 716 748$ No.Red.A.B.C (1960) 2015-11-29 Seoul Auction Hong Kong
4 Yoshitomo NARA 3 413 000$ The Little Star Dweller (2006) 2015-11-09 Christie’s New York NY
5 Yayoi KUSAMA 3 077 000$ Untitled (1967) 2015-05-13 Christie’s New York NY
6 Yoshitomo NARA 3 036 365$ Missing in Action (2000) 2015-10-14 Phillips Londres
7 Kazuo SHIRAGA 3 106 320$ Jyumanhassenbongomaku (1977) 2015-04-04 Sotheby’s Hong Kong
8 Yoshitomo NARA 2 543 880$ Yr. Childhood (1995) 2015-05-30 Christie’s Hong Kong
9 Kazuo SHIRAGA 2 435 520$ Hika (1999) 2015-04-06 Poly Auction Hong Kong Hong Kong
10 Kazuo SHIRAGA 2 228 979$ Untitled (Red Fan) (1965) 2016-02-11 Bonhams Londres
copyright © 2016 artprice.com

 

Yayoi Kusama se trouve être l’unique artiste femme parvenant à se hisser au top 50 des meilleures adjudications mondiales pour l’art d’après-guerre. La dame aux petits pois, grande Pop artiste mondialement connue, a en effet passé le seuil des 5 m$ à deux reprises l’année dernière. L’artiste japonaise la plus cotée du monde (exclusion faite de l’explosion du prix de Lonesome Cowboy de Takashi Murakami, sculpture exceptionnellement poussée à 15 m$ en 2008), a enflammé la vente de Sotheby’s Hong Kong le 5 octobre 2015, passant les 7 m$ frais inclus pour No. Red B, cédée 2 m$ au-dessus de son estimation haute. Cette grande toile rouge de 1960 manquait de peu d’établir le nouveau record mondial de l’artiste (le record est toujours tenu par la toile White No. 28 vendue 7,1 m$ frais inclus, le 12 novembre 2014, chez Christie’s New York). No. Red B a été acquise par un collectionneur privé asiatique. Collectionnée au plus haut niveau dans le monde entier (35% des recettes sont enregistrées aux Etats-Unis, 17 % au Japon et 10 % aux Royaume-Uni), Kusama affiche des prix en hausse de 271 % depuis 2010, et de plus de 600 % depuis l’année 2000. Elle est sans conteste l’une des signatures leaders du marché de l’art mondial.

De même génération que Kusama, Shiraga Kazuo (1924-2008) décroche des coups de marteau millionnaires depuis seulement deux ans. L’année 2014 marque en effet un véritablement tournant pour la cote de cet artiste. Ses grandes toiles gestuelles commencent alors à s’arracher plusieurs millions de dollars à Paris, New York, Hong Kong, mais aussi à Munich. Cette flambée des prix fit suite à une exposition du Musée Guggenheim de New York dédiée au groupe Gutaï, exposition au sein de laquelle Shiraga Kazuo trouvait une place prépondérante (Gutai: Splendid Playground, du 15 février au 8 mai 2013). Shiraga Kazuo fut en effet l’un des fondateurs du groupe Gutaï (signifiant “concret”), l’un des mouvements les plus radical de la seconde moitié du XXème siècle. Il participe à la première exposition du groupe à Tokyo en 1955, puis sa notoriété rayonne sur Paris, où il expose à la galerie Stadler en 1962. A New York, ses performances sont remarquées par d’Allan Kaprow, mais le mouvement se disperse en 1972. À l’époque, Shiraga Kazuo enseigne déjà la peinture à Ōsaka. Il est aussi devenu moine bouddhiste zen au Temple du Mont Hiei (au nord de Kyoto). Sa peinture, travaillée au cœur de l’acte performatif, est un combat, un corps à corps avec la couleur. Considéré comme l’un des principaux artistes de l’après guerre au Japon, Shiraga Kazuo affiche un marché particulièrement actif en France (29% des recettes depuis 2000), mais aussi à Hong Kong (26%), aux Etats-Unis (15%), au Japon (13%) et aux Royaume-Uni (11%), entre autres…

Le troisième artiste japonais en lice est Yoshitomo Nara (né en 1959). Il a connu l’année dernière une ascension spectaculaire, en signant quatre nouveaux records d’enchères par rapport à l’exercice précédent. Son sommet absolu culmine désormais à 3,4 m$, avec la toile The Little Star Dweller (2006), vendue chez Christie’s New York le 9 novembre 2015. Le cru 2015 fut le meilleur de sa carrière, porté par un chiffre d’affaires de 29 m$ (soit deux fois le résultat de l’exercice précédent), une grande exposition à la Pace Gallery de Hong Kong (Stars, 13 mars-25 avril 2015), et une autre à la galerie Blum & Poe de Tokyo (Shallow Puddles, 2 octobre-14 novembre 2015). Nara s’est ainsi hissé en 76ème position des artistes les plus performants aux enchères au terme de l’année 2015, juste derrière l’américain Richard Prince. Abordable pour quelques centaines de dollars avec ses nombreux éditions d’objets et d’estampes, le marché de Nara séduit toutes les tranches de collectionneurs, depuis les débutants jusqu’aux acheteurs les plus fortunés de la planète. Cette incarnation du Néo Pop japonais est l’une des coqueluches du marché, notamment grâce à son soutien par de très puissantes galeries.