Le marché de l’art contemporain ressuscité ?

[20/05/2003]

 

Magnifiques résultats pour les ventes d’art contemporain à New York, les 13 et 14 mai 2003. Après un démarrage un peu laborieux chez Sotheby’s qui n’a enregistré que 27,4 millions de dollars de chiffre d’affaires, le lendemain, Christie’s a animé une vente très dynamique rapportant 68,8 millions de dollars.

Sotheby’s a ouvert le bal avec seulement 14% d’invendus sur les 46 lots mis en vente le 13 mai. Cependant, peu de surenchères. Seuls deux petits records y ont été enregistrés : l’un pour Bradley Walker TOMLIN (800 000 $ avec Number 15 ) et l’autre pour Vija CELMINS (480 000 $ avec Ocean). La plus forte enchère de la vente, 4,7 millions de dollars, couronnait une peinture « dripping » de Jackson POLLOCK, intitulée Number 17 (1949). L’œuvre, de petit format, avait été estimée de manière optimiste, 5 – 7 millions de dollars, peut-être parce qu’aucune toile de cet artiste n’avait été proposée depuis mai 2001. Cette toile fait partie des 14 lots adjugés en deçà des estimations basses.

A l’inverse, Christie’s a orchestré une vente à records. Le plus important d’entre eux : 14,6 millions de dollars pour No. 9 (White and Black on Wine), un très grand format de Mark ROTHKO réalisé en 1958. L’œuvre, estimée 8 – 12 millions de dollars, a été âprement disputée par deux marchands new-yorkais, Robert Mnuchin et Douglas Baxter. Le précédent record établi pour l’artiste revenait à Yellow over Purple, 13 millions de dollars chez Sotheby’s New York, le 17 mai 2000. Au-delà de celui de Marc Rothko, des records d’artistes ont été enregistrés pour Chuck CLOSE (1,3 millions de dollars), Piero MANZONI (900 000 dollars), Takashi MURAKAMI (500 000 dollars), Duane HANSON (300 000 dollars) et Philip TAAFFE (150 000 dollars). Même si 17 des 60 lots ont été ravalés, on a pu relever 16 adjudications supérieures au million de dollars. Parmi celles-ci on retrouve un très beau monochrome couvert d’éponges d’Yves KLEIN, intitulé RE 2et adjugé 5 millions de dollars.

Ces résultats ne font que confirmer la tendance haussière de l’Artprice Index de la peinture contemporaine qui affiche une progression de 5,2% depuis janvier 2003. Mais restons sur nos gardes car déjà en 2002, cet indice avait affiché une très belle hausse au cours de la première saison de vente, puis n’avait cessé de diminuer à partir de l’été 2002. A l’image de l’ensemble des segments du marché, celui de l’art contemporain avait subi une très violente baisse. Mais, à la différence de l’Artprice Global Index, revenu très rapidement à son niveau de juin, celui de l’art contemporain aura mis près de 6 mois pour retrouver un mouvement de hausse… Globalement, le niveau des prix sur ce segment reste toujours inférieur à ce qu’il était en 2000 et 2001.