Le marché allemand subit la crise

[06/12/2004]

 

Les chiffres sont éloquents : l’Allemagne, traditionnellement quatrième place du marché de l’art après les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France semble définitivement reléguée au cinquième rang mondial par produit de vente derrière l’Italie. En 2004 les deux pays se tenaient encore au coude à coude. Mais aujourd’hui, l’Allemagne ne pèse plus que 2% du marché contre 3,6% pour sa principale rivale. Alors que le chiffre d’affaires réalisées aux enchères de Fine Art par l’Italie a progressé de 26,6% par rapport à l’an dernier, en Allemagne il a chuté de 14,7%.

Principale cause de cette baisse : une diminution générale des prix des œuvres d’art échangées en Allemagne.
En effet, les volumes échangés sont pratiquement stables. Près de 21 000 lots ont déjà changé de main. Particularité du marché Allemand : la prédominance des œuvres multiples. Le tiers des transactions sont des estampes. Dans les autres places de marché, ce segment ne représente traditionnellement que 15% des lots. Or, l’estampe est le seul médium dont les prix sont en baisse depuis quelques mois. Ainsi, selon Artprice, en novembre 2004, calculé avec la méthode des ventes répétées, l’indice des prix des œuvres d’art échangées en Allemagne a chuté de 2,6% sur 12 mois.
C’est ainsi l’une des seules places de marché dont les prix tendent à diminuer. A titre comparatif, sur un an, ils ont augmenté de 1% en Italie, de 14% aux Etats-Unis et de 21,8% au Royaume-Uni !

En parallèle à cette baisse généralisée des prix, les œuvres haut de gamme se sont raréfiées. Seuls 36 lots ont dépassé le seuil des 100 000 euros de janvier à novembre contre plus de 50 l’an dernier.