L’impressionnisme américain sous le joug de la conjoncture

[24/08/2003]

 

Les artistes impressionnistes américains, moins soutenus par la demande nationale qu’auparavant, connaissent une importante baisse des prix depuis six mois. Globalement, leur cote a chuté de 33% au cours des 3 dernières années. Mais sur 10 ans, avec 144% de hausse des prix, ils restent un bien meilleur investissement que leurs confrères britanniques ou français. Ces derniers n’ont été que faiblement appréciés sur ce laps de temps : +64%. Malgré tout, les impressionnistes français restent des valeurs sûres en comparaison des Anglo-saxons dont les prix connaissent de fortes fluctuations.

Impressionnisme américain : Evolution des prix devise de référence : EUR

A l’image de Mary CASSATT ou de William Merritt CHASE, leurs cotes peuvent tripler en moins de deux ans, puis chuter aussi rapidement. A son apogée en 2000, la cote de Mary CASSATT a été dépréciée de 60% un an plus tard. Un beau résultat reste atteint en novembre 2000 chez Christie’s, grâce à Katherine Kelso Cassatt : 2,7 millions de dollars, soit 1 million de dollars en dessous de son record avec In the Box en mai 1996. Ils sont nombreux a avoir obtenu leur record en 2000 : James Abbot McNeill WHISTLER (2,6 M$), Daniel GARBER (500 000 $), ou encore Arthur TANNER (500 000 $). Le plus cher de tous reste John Singer SARGENT avec Cashmere (1908), adjugé 10 millions de dollars chez Sotheby’s en décembre 1996 (voir tableau). Mais depuis 5 ans, pas une toile de l’artiste impressionniste américain le plus coté n’a dépassé 2 millions de dollars.

En 2002, malgré un début d’année peu prometteur, l’indice des prix du mouvement affiche une hausse. Elle est entretenue non pas par les artistes phares du mouvement, mais plutôt par les petits maîtres impressionnistes, tels qu’Edmund Charles TARBELL, Charles Courtney CURRAN, Edgar Alwin PAYNE, Theodore Clement STEELE, Fern Isabel COPPEDGE. Tout comme Thomas Wilmer DEWING avec The Song (3,1 millions de dollars chez Sotheby’s en décembre 2002), ils ont atteint leur plus forte enchère l’année dernière. Certains, comme Theodore Clement STEELE continuent de surprendre en 2003 : son Horse and Carriage fording a River in an Autumn Landscape estimé 4 000 – 6 000 dollars a été adjugé 65 000 dollars chez Freeman.

En dépit d’une diminution du nombre de lots proposés en ventes publiques, les collectionneurs sont de plus en plus exigeants. Près de 22% des toiles impressionnistes américaines n’ont pas trouvé preneur en 2002, contre moins de 15% en 1999. La gamme des toiles estimées moins de 50 000 dollars s’échange plus facilement puisqu’elle affiche un taux de ravalement inférieur à 17% en 2002. A moins de 10 000 dollars, les amateurs trouvent encore de nombreuses toiles de Wilson Henry IRVINE ou de Ben FOSTER.

TOP10 des artistes impressionnistes américains les plus chersArtistes classés en fonction de la plus haute enchère atteinte jusqu’au 30 juin 2003RANGNOMLOTVENTE1John Singer SARGENTUSD 10,100,000 : Cashmere (1908)05/12/1996 (New-York, Sotheby’s)2Childe HASSAMUSD 7,200,000 : Flags, Afternoon on the Avenue (1917)21/05/1998 (New-York, Christie’s)3Frank Weston BENSONUSD 3,800,000 : The Sisters (1899)25/05/1995 (New-York, Sotheby’s)4Mary CASSATTUSD 3,700,000 : In the Box 23/05/1996 (New-York, Christie’s)5William Merritt CHASEUSD 3,600,000 : Peonies (c.1897)27/05/1993 (New-York, Sotheby’s)6Edward Willis REDFIELDUSD 3,200,000 : The road to the mill23/05/1990 (New-York, Christie’s)7Maurice Brazil PRENDERGASTUSD 3,200,000 : The Stony Beach23/05/2001 (New-York, Christie’s)8Thomas Wilmer DEWINGUSD 3,100,000 : The Song (1891)04/12/2002 (New-York, Sotheby’s)9Dennis Miller BUNKERUSD 2,800,000 : Wild Asters (1889)01/12/1999 (New-York, Sotheby’s)10James Abbot McNeill WHISTLERUSD 2,600,000 : Harmony in Grey – Chelsea in Ice 25/05/2000 (New-York, Christie’s)