L’héritage impressionniste de Maximilien Luce

[29/08/2006]

 

Maximilien LUCE est l’un des grands artistes de la période néo-impressionniste. Il travailla au côté de Camille PISSARRO, Paul SIGNAC ou Georges Pierre SEURAT, initiateur du mouvement néo-impressionniste. Luce a produit, entre les années 1880 et sa mort en 1941, une importante quantité d’œuvres. Aux enchères, il en passe 200 à 300 annuellement, les deux tiers étant des huiles sur toile ou carton.

Les thèmes de prédilection les plus recherchés par les amateurs, sont les loisirs et labeurs des hommes de son temps, ainsi que les paysages parisiens, normands et bretons. Cet anarchiste convaincu s’est particulièrement attaché aux conditions de vie de la scène populaire de son époque, aux sujets réalistes et quotidiens.

On distingue deux grandes périodes chez Luce : une première période néo-impressionniste entre 1885 et 1910 ou il a appliqué une touche divisionniste et une seconde post-impressionniste au cours de laquelle la touche se fit plus lâchée. Les écarts de prix sont très importants entre ces deux périodes, la seconde restant bien plus abordable. En effet, les huiles anciennes sont souvent dispersées par les grandes maisons anglo-saxonnes Christie’s et Sotheby’s à Paris, Londres ou New-York, pour des enchères généralement comprises entre 80 000 et 500 000 €. Les œuvres réalisées au cours du XXeme siècle sont accessibles dans une fourchette moyenne de 8 000 à 50 000 €. Le 21 juin dernier par exemple, Constructeur, gare de l’est datée de 1929, a trouvé preneur pour 12 000 € chez Piasa à Paris et l’on peut trouver certaines toiles des années 20/30 entre 3 000 et 5 000 € ; ce fut le cas chez Rossini à Paris le 27 juin 2006 pour l’adjudication à 3 500 € d’un paysage de 1937 intitulé Prairie et bouquet d’arbres.

C’est lors d’une vente new-yorkaise que l’artiste signa son record pour La Seine au pont Saint-Michel, une huile datée de 1900, qui fut vendue chez Christie’s le 8 novembre 1999 pour 950 000 $ (900 647 €). Les maisons de ventes anglo-saxonnes réalisent plus de 60% du produit des ventes pour 22% seulement des transactions ! Mais ce sont les maisons de ventes françaises qui proposent le plus large choix (74% des transactions y sont réalisées), dont quantité de dessins à des prix raisonnables.
Il est possible d’acquérir des papiers de l’artiste entre 150 et 1 000 €, tel que le petit Portrait d’enfant au fusain (9.2 x 8.8 cm) pour lequel le marteau tomba à 350 € le 14 juillet dernier chez Bailleul-Nentas à Bayeux. Possible encore d’acquérir un sujet phare et très bien daté pour un peu plus de 1 000 € comme L’Acierie à Charleroi réalisé vers 1895 aux crayons de couleurs qui fut acquis pour 1 300 € au marteau le 28 juin 2006 chez Tajan à Paris. Des estampes enfin sont régulièrement proposées : comptez entre 100 et 200 € pour une eau-forte et une fourchette de 200 à 1 500 € pour des multiples en couleurs. L’artiste reste une valeur sûre avec une progression régulière : 100 € investis en 1997 valant en moyenne 157 € aujourd’hui.