L’art, investissement à l’abri des bulles spéculatives

[17/06/2004]

 

A l’issue des ventes new-yorkaises de mai, l’Artprice Global Index de juin affiche une hausse de 5,7% depuis le 1er janvier 2004. Une telle hausse peut-elle être suivie d’une correction rapide ?

Avant d’investir sur le marché de l’art, au delà de la connaissance du marché de l’artiste, se pose la question du risque du placement. Comme sur les marchés boursiers, il n’est pas nul. Mais globalement, la volatilité des prix est bien moindre. A titre d’exemple, entre le 1er janvier 1997 et le 1er juin 2004, les fluctuations trimestrielles de Artprice Global Index sont en moyenne 2 à 3 fois moins importantes que celles du Dow Jones IA et du S&P 500. Le marché de l’art est bien moins sensible aux crises économiques et aux événements géopolitiques que les autres actifs. Il a par exemple résisté à l’annonce du 11 septembre ou de la guerre en Irak : au troisième trimestre 2001, les prix des œuvres d’art n’ont baissé que de 1,2% et ils ont progressé de 7% pendant les 6 premiers mois de l’année 2003.

Artprice Index versus Indices boursiers (base 1997 = 100)Mise à jour : 1er juin 2004 – Devise de référence = USD Artprice Global IndexSP500DJIAJanvier 2003107.89123.34131.44Juin2004123.02152.13159.42Croissance annuelle+02.80%+05.83%+06.65%Ecart type10.0228.2920.39

Tout comme en bourse, dans les périodes d’incertitude, le marché se contracte. Aux enchères, le volume de transactions annuelles d’œuvres d’art aux enchères a chuté de 36% entre 2000 et 2003. Et si les cours de la bourse cristallisent la moindre inquiétude des investisseurs, la baisse en valeur n’est pas automatique sur le marché de l’art. Avant de céder sur le prix, les acheteurs et vendeurs d’œuvres d’art deviennent d’abord bien plus sélectifs. Aux enchères, la hausse du taux d’invendus reflète cette exigence : celui-ci a augmenté de 9% entre 2000 et 2003. La qualité des pièces échangées est une garantie de retours sur investissement et la contraction du volume des échanges soutient les prix.

Du point de vue de la rentabilité, si les actifs boursiers ont été plus porteurs que le marché de l’art au cours des 12 derniers mois, la tendance est inverse sur 4 ans. Entre juin 2000 et juin 2004, les œuvres d’art affichent un rendement annuel moyen de +4%, tandis que les principaux indices boursiers sont à la baisse.