L’année de l’AMCI – 2011

[20/12/2011]

 

En 2011, l’AMCI a touché son plus haut niveau historique, est descendu quelques jours dans les valeurs négatives et a reflété tout au long de l’année les préoccupations et attentes des acteurs du marché de l’art.

Au début de l’année 2008, Artprice lançait un nouvel indicateur de confiance du marché de l’art, l’Art Market Confidence Index (AMCI), afin d’appréhender, en temps réel, les tendances du marché de l’art. En 2008 l’AMCI avait démontré la réactivité du marché de l’art et de ses acteurs face aux bouleversements économiques mondiaux. Alors qu’en 2009, l’AMCI a reflété la morosité d’un marché en pleine crise, en 2010 l’AMCI reflétait la confiance retrouvée au sein d’un marché en pleine mutation. Cet indice de confiance utilise les fondements théoriques du Michigan Consumer Sentiment Index du Survey Research Center de l’université du Michigan, qui fait référence sur l’ensemble des places de marché mondiales. En un peu plus de trois ans, l’AMCI est devenu un outil d’information essentiel. Les dizaines de milliers d’acteurs du marché de l’art sondés en continu sur le site Artprice.com ont adopté cet indicateur afin de s’assurer des tendances du marché de l’art en temps réel.

Un premier semestre confiant
Le premier semestre 2011 fut celui des records. Avec un produit total des ventes fine art de plus de 6.3 M$ entre le 1er janvier et le 30 juin, le premier semestre 2011 est aujourd’hui le plus prolifique jamais observé sur le marché de l’art. De plus, sur la même période, les prix de l’art grimpaient de 17%, fixant des prix au-dessus des niveaux de 2007/2008. Il était donc normal que lors du premier semestre 2011, l’AMCI ne passa qu’une seule fois sous la barre des 20 points de confiance. Ces 20 points de confiance, qui témoignent d’une forte demande d’art, et d’un optimisme assez conséquent s’imposent avec le recul comme la ligne de démarcation au-dessus de laquelle une hausse sans heurt des prix de l’art est observé par les votants.
Le seul passage sous la barre des 20 points, entre le 15 et le 20 mars, coïncide parfaitement à l’annonce d’une nouvelle répartition du marché de l’art, alors qu’Artprice observait définitivement que la Chine était devenue la première place de marché pour l’échange de Fine Art. Cet « électrochoc » sur le marché de l’art (dixit T. Ehrmann PDG de Artprice.com) bouleversa tous les acteurs du marché de l’art, et l’AMCI enregistrait une chute de près de 10 points. Quelques jours après les effets d’annonce, la confiance était de retour et l’AMCI s’installait définitivement au-dessus des 30 points de confiance durant la totalité du mois d’avril.
Les ventes exceptionnelles de mai et de juin entre New York, Hong Kong et Pékin conservèrent la confiance au plus haut, et il fallut attendre l’orée de l’été et les ventes de Londres (un relatif succès puisque les ventes impressionnistes générèrent 30m£ de moins qu’en 2010) pour voir la confiance se dégrader.

Un second semestre en dents de scie
Il n’est pas surprenant qu’avec l’été 2011 et les problèmes de dettes se propageant en Europe et à travers l’Occident, les acteurs du marché de l’art aient perdu quelque points de confiance envers le marché de l’art.
Entre le 21 juillet et le 22 août, le S&P 500 perdait 17% ; sur la même période l’AMCI dégringolait de 8 points ! Mais la dégringolade de la confiance des acteurs du marché de l’art ne s’arrêta pas avec la fin de l’été, tout comme les marchés financiers (le S&P 500 perdait encore 5% en septembre), l’AMCI descendit fin septembre sous le zéro, témoignant, non plus du manque d’optimisme, mais d’un pessimisme avoué sur l’évolution de l’économie ainsi que du marché de l’art. C’était la première fois depuis le premier trimestre 2009 que l’AMCI repassait sous la barre des zéros. On présageait alors le pire, on entrevoyait déjà un scénario semblable à la fin de l’année 2008 (alors en pleine crise, les prix de l’art dégringolèrent de plus de 30% en à peine 9 mois).
Il fallut attendre, la FRIEZE, puis la FIAC, pour rassurer les acteurs du marché de l’art. L’énorme succès de ces deux foires combiné à des résultats de ventes satisfaisants, finit définitivement de sceller l’art comme une valeur refuge, à l’abri des crises, et imperméables aux déboires économiques des états occidentaux.
Si l’échec des ventes impressionnistes, ralentit l’ardeur, pour quelques jours, des acteurs du marché de l’art, le succès des ventes d’art contemporain new-yorkaises, le succès des ventes chinoises, placent l’AMCI autour des 20 points à l’approche de la fin d’année. Si les acteurs ont entériné la dégradation de la situation économique, ils sont toujours très optimistes sur l’évolution des prix de l’art, et font part d’une forte volonté d’acquisition.

L’année 2012 sera complexe pour l’économie mondiale, mais le marché de l’art ne semble pas s’en préoccuper, après tout près de 50% de ses ventes se réalisent maintenant en Asie, et bientôt sur Internet, à l’abri des crises européennes.