Keith Haring (1958 – 1990)
[29/09/2003]
Après une hausse soutenue des prix durant les années 1990’, depuis quelques mois la cote de l’un des papes américains du graffiti tend à fléchir.
Bercé dès le plus jeune âge dans l’univers des cartoons, Keith Haring embrasse la carrière artistique en intégrant l’Ivy School of Professional Art in Pittsburgh. En 1978, il poursuit sa formation à New-York. A la School of Visual Arts, il crée des vidéos et des performances. Rapidement les graffitis du métro et de la rue seront sa principale source d’inspiration. Dès 1981, il y commence une série de dessins à la craie. Exposé à la P.S.122 et au Club 57, le succès gagne l’artiste. Représenté par Tony Shafrazi, les prix s’élèvent rapidement. Voyageant un peu partout dans le monde, sa renommée devient internationale. Destiné à diffuser des pièces « bon marché », il crée en 1984 le Pop Shop. Il meurt 6 ans plus tard du Sida.
Que trouve-t-on aux enchères ?
Plus d’une centaine d’œuvres de Keith HARING sont présentées chaque année aux enchères, dont la moitié sont des estampes. Les ¾ d’entre elles sont adjugés moins de 5000 euros. Il faut notamment compter 1000 – 1500 euros pour une feuille de la série Apocalypse (ensemble de 10 lithographies éditées à 90 exemplaires en 1988). Certaines grandes estampes se vendent beaucoup plus cher : ainsi Retrospect (1989), une lithographie éditée à 75 exemplaires a été adjugée 17 000 dollars le 22 avril 2003 chez Bonhams & Butterfields.
Autre médium particulièrement présent sur le marché : le dessin. Mode d’expression particulièrement apprécié de l’artiste, les grandes feuilles bien conservées dépassent souvent 10 000 euros. Ainsi, récemment, un dessin à la craie sur papier noir de 114 x 73 cm a été adjugé 14 500 euros chez Farsetti. Le plus cher revient à un graffiti destiné au métro parisien de 4 mètres de large, adjugé l’équivalent de 145 000 euros le 10 juin 1990, chez Loudmer (Paris). Nous sommes encore loin de son record, obtenu avec une toile de 1984 : 402 000 dollars chez Christie’s New-York, le 16 novembre 2001.
Mais que l’amateur se rassure, on trouve encore sur le marché de nombreuses petites encres à moins de 1 500 euros. En Allemagne et en Italie, il est même fréquent d’adjuger des toiles de plus d’un mètre à moins de 10 000 euros. Très prolixe, Keith Haring a produit aussi des céramiques, des photos, des sculptures, des estampes et même des installations. En mai dernier, une installation lumineuse de 1988 a été proposée à 4 000 – 5 000 euros chez Cornette de Saint-Cyr. Elle n’a cependant pas trouvé d’acheteur.
Les places de marché
A l’image de l’artiste, le marché est totalement international. Si la moitié de ses œuvres sont adjugées aux Etats-Unis, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Suède, les Pays-Bas, l’Italie et la Suisse se partagent 42% du volume de transactions. Les pièces les plus chères sont proposées dans les pays anglo-saxons par Christie’s, Sotheby’s et Phillips.
Acheter / vendre
La cote de l’artiste a doublé entre 1996 et 2002, mais elle s’est fortement infléchie au cours du premier semestre 2003. Cet artiste a ainsi permis de générer quelques jolis bénéfices : Red, yellow blue No.20, acheté 8 500 dollars en 1994 a été vendu 20 000 dollars en 2001. La récente baisse des prix est la conséquence logique d’une hausse très rapide et d’une forte contraction de la demande américaine. “Portrait of the président”, la seule pièce qui pouvait atteindre 100 000 dollars au premier semestre 2003, n’a même pas trouvé d’acquéreur. En 2002, pas moins de 5 tableaux ont dépassé ce seuil. Alors que le tiers des tableaux n’a pas trouvé preneur au premier semestre, les dessins, échangés majoritairement en Europe, affichent un taux d’invendus de seulement 18%. Mais à New-York, il arrive que des feuilles n’atteignent plus les estimations les plus pessimistes, à l’image de Dancing Dogs (estimée 8 000 – 12 000 dollars, elle a été adjugée 3 500 dollars).
Keith HARINGArtprice Index toutes catégories, base 100 en janvier 1997 Keith HARINGNombre de lots vendus aux enchères
Keith HARINGParts de marché Répartition par pays du chiffre d’affaires réalisé entre 1999 et 2002
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