Jörg Immendorf

[05/08/2007]

 

Après s’être initié à l’art du paysage avec Theo OTTO, Jörg Immendorff intègre l’académie des Beaux-Arts de Düsseldorf où il suit l’enseignement de Joseph BEUYS. En 1968 il lance le mouvement Lidl, lequel sera censuré par le Ministère de la culture un an plus tard. Suite à la polémique, l’artiste est expulsé de son académie des Beaux-Arts. Cet épisode propulsera sa carrière et en 1972, lors de sa participation à Documenta 5, Immendorff est déjà considéré comme un artiste phare.

Si la cote de l’artiste est restée sensiblement invariable durant les années 1990, à la suite de la rétrospective qui lui a été consacrée par le musée Ludwig de Cologne en 2004 elle s’est envolée de +147% en tout juste deux ans. L’engouement est tel que sur cette même période le taux d’invendus aux enchères a reculé de 70% et le produit des ventes a été multiplié par 6 ! Suite à son récent décès, le 28 mai dernier, 3 enchères à plus de 100’000 € ont déjà été enregistrée, soit autant en quelques mois qu’en 20 ans de marché.

L’œuvre d’Immendorff est empreinte de ses combats contre certaines politiques et de sa lutte pour l’identité culturelle du peuple allemand. Au début des années 1970, il s’engage contre la guerre du Vietnam. La majorité des œuvres peintes à cette période s’échangent entre 9’000 et 14’000 €. La meilleure adjudication remonte au 28 mai 1999 chez Lempertz Cologne : 84’000 Deutsch Mark (près de 43 ‘000 €) pour Für alle Lieben in der Welt créée en 1967.

Dès 1976 il centre son travail sur la division de l’Allemagne. Motivé par sa rencontre avec A.R. Penck, c’est à cette période qu’il peint la série des Cafe Deutschland dont l’œuvre la plus chère à ce jour est Café Deutschland 38. Parteitag : 35’000 $ (plus de 37’000 €) chez Sotheby’s New York (novembre 1986). Les années 1980 sont marquées par une peinture plus symbolique et allégorique. C’est dans cet esprit que l’artiste peint la série Café de Flore au début des années 1990. Le record pour une de ces toiles est détenu par Café de Flore, Malerhochzeit vendue pour 38’000 € au mois de décembre 2006 par Carola Van Ham Cologne. Le record de l’artiste dans cette catégorie a été établi lors de son premier passage en salle de vente de l’année 2007. Le 7 février, All’s well that ends Well (1983) était adjugée 240’000 £ (plus de 364’000 €) par Sotheby’s Londres.

Si les peintures représentent 32% de sa production échangée en ventes publiques, les maisons de ventes proposent un large choix d’œuvres sur papier : 43% d’estampes et 20% de dessins. Ses linogravures en couleur avec acrylique sur papier sur toile sont ses multiples les plus chers. Chez Lempertz Cologne, 10’000 € ont été décroché en 2004 pour une œuvre de la série Cafe Deutschland. Le record remonte à 1998 lorsque Nagel Stuttgart adjugeait, en 1998, la linogravure Heuler pour 35’000 Deutsch Mark (près de 18’000 €). Pour un budget plus modeste, l’amateur peut se reporter sur des lithographies à grand tirages échangées le plus souvent entre 300 et 600 euros. Par contre, avec la hausse de la cote de l’artiste depuis 2004, il devient difficile de trouver un dessin à moins de 5000 euros. Par exemple, une gouache de la série Café Deutschland de moins de 30 centimètres a été adjugée 11 000 euros chez Lempertz en juin 2006. En 2003, une pièce similaire était dispersée pour tout juste 2 500 euros chez Villa Grisebach.