Investir : Art / Immobilier / Bourse

[12/09/2005]

 

A moyen terme, quelle est la forme d’investissement la plus rentable ? En exclusivité, Artprice propose un comparatif des principales formes d’investissements alternatifs. Etes-vous plutôt art, immobilier ou bourse ? Les chiffres parlent.Que vous viviez au pied de la Tour Eiffel, au cœur de la Big Apple ou au bord de la Tamise, les stratégies de placements s’avèrent forts variables d’un pays à l’autre.

De toutes les places de marché, Londres est de loin la plus lucrative. L’immobilier y a fait un bond de 91% entre janvier 2001 et juillet 2005. L’art a suivi puis devancé le rythme imprimé par la pierre avec une hausse de 92% sur la même période ! De toutes les formes d’investissements, et tous pays confondus, le marché des œuvres d’art londonien emporte la palme à moyen terme. Il affiche un taux de rendement annuel moyen de 22,3% au cours des 3 dernières années !
Porté par une forte croissance des prix, l’art est en plein développement au Royaume-Uni. Dès sa première édition en octobre 2003, Frieze est parvenue à s’imposer comme une incontournable foire d’art contemporain (150 galeries internationales / 40 000 visiteurs). Aux enchères, les auctioneers Sotheby’s, Christie’s et Bohnams multiplient les vacations exceptionnelles, de sorte qu’au terme de la première saison de vente 2005, Londres, avec 38,2% de part de marché, est devant New York (37,3%) en terme de produits de vente de Fine Art.

A New York, sur la période de janvier 2001 – juillet 2005, le marché de l’art a affiché de médiatiques records comme les 93 millions de dollars pour un Picasso. Pourtant, avec une hausse des prix de 47%, il a été deux fois moins porteurs qu’à Londres. En 2001, le marché de l’art new-yorkais a traversé quelques mois difficiles. Puis, soutenus par la dépréciation du billet vert, les prix des œuvres d’art en dollars ont retrouvé le chemin de la croissance. Mais l’engouement pour le Fine Art n’est pas aussi intense qu’à Londres.
Par contre, les investisseurs américains sont bien plus actifs sur le marché des finances que leurs confrères de l’autre côté de l’Atlantique. Ces derniers temps, les séances à Wall Street ont été plus euphoriques qu’à Paris et Londres. Alors que le Dow Jones IA clôturait le 28 juillet dernier en hausse de 0,5 point par rapport au 2 janvier 2001, le FTSE 100 et le CAC40 affichent des baisses respectives de –21,5% et –17,4% sur la même période. Côté immobilier, la hausse de l’indice des prix américain mesurée par l’OFHEO est bien moins spectaculaire qu’en Angleterre ou en France.

En France, c’est justement dans l’immobilier que les investisseurs ont jeté leur dévolu. La pierre a été la seule forme d’investissement réellement rentable au cours des 4 dernières années. Selon l’INSEE, les prix des logements anciens ont progressé de pratiquement 60% durant ce laps de temps. Parallèlement, à Paris, la bourse s’est effondrée de 35% et le marché de l’art n’a cessé d’osciller sans parvenir à s’approprier l’euphorie anglo-saxonne.
La France, première place de marché en terme de nombre d’œuvres d’art échangées, est en marge de la croissance internationale du marché de l’art. Son chiffre d’affaires aux enchères, dans le domaine du Fine Art, a encore baissé de 18% par rapport à la saison printemps/été 2004. La réforme des Ventes Publiques de 2001 n’a pas été salutaire. Trop souvent liées à une poignée des vacations prestigieuses, les périodes d’euphories à Drouot restent très ponctuelles. Même si en juin quelques belles enchères ont été enregistrées, les commissaires-priseurs français cèdent peu à peu sous le poids de la pression internationale. Avec un volume de transactions de plus en plus contracté, le produit des ventes de Fine Art réalisé en France au premier semestre 2005 ne représente désormais que 5,7% du marché de l’art mondial, contre 20,5% en 1990… Toutefois, une tendance à la hausse des prix plus stable semble se dessiner depuis le début de l’année.

Mais à l’heure où l’euro tend à son tour à se déprécier face au dollar, où le prix baril joue chaque jour à franchir de nouveau seuils historiques et fait craindre une crise économique sans précédent, il ne serait pas impossible de voir de profonds retournements de situations dans les mois qui viennent. Déjà, à Londres ou Paris, les bulles immobilières semblent sur le point d’éclater. Dans le domaine de l’art, les prix anglo-saxons n’ont jamais été aussi élevés. Ils ont franchi en juin les niveaux historiques de la bulle spéculative de 1990 !
Si ces mécanismes inflationnistes venaient à s’interrompre, une question deviendrait cruciale : atterrissage en douceur ou krach ?

  Indices des Prix base 100 en janvier 2001
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