“Images du monde flottant” à Orsay

[07/10/2004]

 

L’exposition de peintures et estampes japonaises des XVIIe et XVIIIe siècles organisée au Grand Palais présente près de 200 œuvres du 29 septembre au 3 janvier 2005. Originellement publicitaires, médiatiques, pédagogiques ou même ludiques, les estampes japonaises ont vu leur destinées bouleversée à la suite de leur introduction en Occident au 19e siècle. Du rang d’objet décoratif ou utilitaire et jetable au Japon, l’estampe japonaise fut élevée en France à celui d’œuvre d’art convoitée et précieusement collectionnées. Un siècle plus tard, la vague d’Hokusai, les paysages d’Hiroshige et les courtisanes d’Utamaro sont désormais de véritables icônes et les cotes sont solides.

Outre son exotisme et sa diversité, l’estampe japonaise reste un excellent segment pour commencer une superbe collection à partir d’un petit budget. Les fers de lances de ce marché Hokusai, Hiroshige et Utamaro sont souvent présentés aux enchères. Près de 200 lots d’Ando Hiroshige ont été dispersés en 2003. Il faut dire que près de 5 000 estampes ont été crées par l’artiste durant sa carrière. A total, ce sont près de 900 estampes japonaises qui ont changé de main en ventes publiques cataloguées l’an dernier. 78% des lots dispersés ont trouvé preneur à moins de 1 000 euros.
Les prix sur ce marché ont été particulièrement fluctuants. Après une forte spéculation entre 1997 et 1998, la cote des estampes japonaise s’est quelque peu essoufflée. Mais depuis plus de 3 ans, les prix sont de nouveau en hausse de 13%. Que les japonisants se rassurent, à long terme, investir sur ce segment reste très rentable. Sur 10 ans, 100 euros investis dans une estampe japonaise ont rapporté en moyenne 34 euros.

Avec la hausse des prix, ces dernières saisons de ventes ont été l’occasion de prestigieuses dispersions et de nombreux records. Ainsi, celui détenu pour un lot d’estampes revient à Katsuchika Hokusai grâce à ses Trente-six Vues du Mont Fuji : 1 350 000 euros le 27 novembre 2002.