Helmut Newton – Scandale et sophistication

[23/07/2007]

 

Les premiers clichés d’Helmut NEWTON, pris dans les années 30 alors qu’il est adolescent, témoignent déjà de ses sujets fétiches : la mode, la femme, le portrait. Il remporte ses premiers succès après la seconde guerre mondiale en publiant ses travaux dans Playboy et dans divers magazines de mode et impose son style dans les années 70. Ses photos en séduisent certains, en choquent d’autres mais ne laissent personne indifférent, grâce à un savant mélange d’érotisme et de voyeurisme, de pouvoir et de domination, de séduction et d’un « mauvais goût » revendiqué.

Ces dernières années, la cote de Newton a fait un bond en avant spectaculaire : son indice des prix a progressé de près de 100% depuis 2004, année de son décès. Sur la dernière décennie, son produit des ventes a grimpé de 709%, soutenu par une offre de plus en plus abondante. Le nombre de transactions a augmenté de 93% entre 2004 et 2006.

Depuis 2002, ses records se succèdent à un rythme soutenu. Le cliché Big Nude III de 1980 remporte tous les suffrages : il y a cinq ans, une épreuve était adjugée 110 000 $ chez Phillips, De Pury & Luxembourg NY ; en 2005, 100 000 $ de plus n’étaient pas suffisants pour emporter cette même œuvre, les enchères grimpaient à Londres jusqu’à 150 000 £ chez Christie’s (01 nov. 2005, 266 100 $). Ce record était déclassé en mai dernier chez le même auctioneer : Big Nude III, Paris changeait alors de main pour 160 000 £. L’engouement pour le Big Nude III est tel que même un tirage lithographique signé (et non un tirage argentique) faisait tomber le marteau à 10 000 $ contre une fourchette d’estimation de 1 500 – 2 000 $ en avril 2006 (Phillips, de Pury & Company ).

Les pièces les plus recherchées et les plus célèbres sont ses Grands Nus en noir et blanc où les femmes, d’une beauté glacée, s’imposent dans une mise en scène sophistiquée. Outre les tirages monumentaux (plus d’un mètre, voire de deux mètres) qui ne sont pas proposés pas en deçà de 100 000 $, des épreuves d’un format plus classique (env. 46 x 37 cm) s’échangent actuellement entre 10 000 et 15 000 €.

Les œuvres de Newton offrent une large amplitude de prix selon la qualité des tirages. Certaines épreuves sont ainsi accessibles pour quelques centaines d’euros : le 23 juin dernier par exemple, ses Mannequins, Quai d’Orsay II, un tirage argentique de 1977, restait invendu malgré une estimation basse de seulement 400 € (Hampe, Munich, 16,5×11,5 cm)… ce sujet est pourtant connu et apprécié des collectionneurs qui faisaient grimper les enchères à 55 000 € pour un autre tirage de Mannequins, Quai d’Orsay II lors d’une vente plus prestigieuse orchestrée par Christie’s NY( 41,9×29,2 cm).